Guerre au Proche-Orient
Israël et le Hamas se sont engagés dans un cessez-le-feu fragile

Israël et le Hamas se sont mis d'accord sur un cessez-le-feu de six semaines dans la bande de Gaza. Au cours de la première phase, 33 otages israéliens doivent être échangés contre 1904 Palestiniens détenus. La question de la stabilité à long terme de l'accord demeure.
Publié: 10:29 heures
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Dernière mise à jour: 10:36 heures
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Israël et le Hamas se sont mis d'accord sur un cessez-le-feu de six semaines.
Photo: Getty Images
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Cécile Rey

Après 15 mois de guerre, Israël et le Hamas ont enfin trouvé un accord: à partir de ce dimanche, un cessez-le-feu de six semaines devrait être appliqué dans la bande de Gaza. Le Qatar, l'Egypte et les Etats-Unis, ont servi de médiateur pour cette trêve.

Trois phases prévues

Le cessez-le-feu est divisé en trois phases: dans la première phase, qui doit durer 42 jours, 1904 Palestiniens au total doivent être libérés des prisons et des camps israéliens. C'est ce qu'a annoncé le gouvernement de Benjamin Netanyahu. En contrepartie, le Hamas doit libérer 33 des 98 otages israéliens restants au total. On ne sait pas combien de ces otages sont encore en vie.

Il est en outre prévu que l'armée israélienne se retire des zones densément peuplées de la bande de Gaza. Les habitants qui ont fui vers le sud de la bande côtière doivent à nouveau pouvoir se déplacer librement et retourner dans leurs zones d'habitation au nord sous surveillance internationale.

Enfin, l'important point de passage de Rafah entre l'Egypte et Gaza doit être rouvert et l'aide humanitaire pour la Palestine doit être augmentée. Selon le Croissant-Rouge égyptien, environ 600 camions chargés de l'aide dont le pays besoin urgemment attendent de pouvoir entrer dans la bande de Gaza.

Les parties au conflit souhaitent régler les détails des deuxième et troisième phases de l'accord pendant la première phase. Les désaccords portent notamment sur la question de savoir qui doit gouverner la bande de Gaza à l'avenir.

Quelles sont les chances que le cessez-le-feu tienne?

On peut se demander dans quelle mesure l'accord sera stable à long terme. Les négociations intensives de ces derniers jours, où des questions de détail litigieuses ont encore été réglées à la dernière minute, ont montré une fois de plus à quel point le paquet global est délicat. Benjamin Netanyahu n'a annoncé que vendredi matin qu'un accord avait été trouvé – presque deux jours après que le Qatar, en tant que médiateur, avait déjà annoncé un tel accord. Dernier exemple en date, le report à la dernière minute – et pour quelques heures – de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, le Hamas n'ayant pas transmis dans les temps à l'Etat hébreux la liste des trois otages israéliennes libérables aujoud'hui. 

Compte tenu de la profonde méfiance, on ne sait pas si le gouvernement israélien et le Hamas s'en tiendront aux étapes convenues pendant des semaines et si, par exemple, certains passages seront interprétés différemment. En cas d'échec de l'accord, les combats pourraient reprendre dans le territoire palestinien déjà largement détruit – d'autant plus qu'il existe des partisans résolus de la poursuite de la guerre des deux côtés.

Selon le site d'information américain «Axios», Benjamin Netanyahu aurait déclaré lors de la réunion du cabinet de sécurité que les Etats-Unis lui avaient assuré leur soutien à la poursuite de la guerre en cas d'échec des négociations ultérieures et de non-satisfaction des exigences d'Israël en matière de sécurité. Un soutien assuré tant par le gouvernement du président sortant Joe Biden que par le camp de son successeur désigné Donald Trump.

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