Le World Economic Forum WEF lutte pour trouver sa vocation dans un monde de plus en plus nationaliste. C'est ce qui ressort de la présentation de la liste des invités politiques. Certes, le futur président américain Donald Trump est un fan avoué du WEF, il s'est déjà rendu deux fois à Davos. Mais lorsque la 55e rencontre annuelle du WEF débutera lundi prochain à Davos et que la légende du football David Beckham sera récompensé pour son engagement en faveur des enfants dans le besoin, les yeux du monde entier seront tournés vers la capitale américaine Washington, où Trump prêtera serment en tant que 47e président.
Toujours est-il que le jeudi de la semaine du WEF, Trump s'adressera aux participants de Davos par message vidéo et leur présentera sa vision du monde. «Nous sommes très heureux que Trump nous consacre du temps dès sa première semaine de mandat», a déclaré le président du WEF Børge Brende lors de la conférence de presse de présentation de la liste des invités.
Zelensky, invité de marque
Les autres noms du personnel américain restent inconnus, mais Børge Brende a bon espoir que des représentants de l'administration Trump fassent le déplacement en Suisse. Le président du WEF a également déclaré à propos d'Elon Musk: «Nous ne savons pas s'il viendra. Mais il est bien entendu le bienvenu».
Volodymyr Zelensky, qui se rendra à Davos mardi prochain, pourrait faire pâle figure. Pour le président ukrainien, considéré comme l'invité vedette de cette édition, l'enjeu est de taille. Car si Donald Trump négocie un armistice avec Vladimir Poutine, il ne restera plus à Zelensky que ses alliés européens pour pouvoir poursuivre la guerre. La présidente de l'UE Ursula von der Leyen ou le chancelier allemand Olaf Scholz, qui se rendront également à Davos, sont autant d'occasions de rencontres.
On ne sait pas si Zelensky rencontrera la présidente de la Confédération en amont de sa visite au WEF, comme l'année dernière. Karin-Keller Sutter sera bien à la tête de la délégation suisse à Davos avec cinq autres membres du Conseil fédéral – seul Albert Rösti restera à Berne.
L'espoir du dialogue
Au total, près de 3000 invités de 130 pays se rendront en Suisse. Parmi eux, 60 chefs d'État, 900 CEO et quelque 1600 représentants de l'économie seront de la partie. Fait intéressant: certains représentants des foyers de conflit les plus brûlants seront présents également, notamment du Proche-Orient. C'est le cas du nouveau ministre syrien des Affaires étrangères de facto, Asaad Hassan al-Shaybani, du président israélien Isaac Herzog et de Mohammed Mustafa, Premier ministre de l'Autorité palestinienne.
Il n'y aura guère de solution aux conflits à Davos, mais peut-être le souhait Børge Brende, exprimé dans l'interview de Blick, sera-t-il exaucé: «Il est important que le forum parvienne à réunir autour d'une table des gens qui ne veulent pas habituellement pas se parler, afin qu'au moins un dialogue puisse s'engager et, espérons-le, produire des effets.»