Lorsque les riches et les puissants de ce monde se réunissent en janvier à Davos pour le Forum économique mondial (WEF), les prix des loyers grisons s'envolent. Cette causalité n'est pas un secret. Chaque année, des méga-chalets luxueux sont loués pour les participants du WEF, dont les moyens financiers sont particulièrement élevés, pour des sommes faramineuses. «Certains chalets coûtent plus d'un million de francs», révèle à Blick le loueur de villas de luxe Peter Zombori. Sur la plateforme de réservation Airbnb, on trouve un chalet actuellement loué à 245'000 francs pour sept nuits.
Mais il n'y a pas que les chalets de luxe pour lesquels il faut mettre la main au porte-monnaie pour se loger pendant le WEF. Les appartements de vacances standards sont également loués à des prix extrêmement élevés, de nombreux propriétaires se faisant chaque année une fortune. Ainsi, sur la plateforme Booking, on paie environ 60'000 francs pour un ancien appartement de 32 mètres carrés près de la Promenade de Davos pour toute la semaine.
Le penthouse de trois pièces et demie «Macun» est disponible sur la plateforme Airbnb pour 70'000 francs. Les propriétaires ont toutefois prévu une réduction pour les personnes qui réservent à l'avance: au lieu de débourser 10'000 francs, on ne débourse plus «que» 8200 francs par nuit. Une véritable aubaine!
La situation est moins dramatique pour les hôtels. Beaucoup d'entre eux ont conclu un «gentlemen's agreement» avec le Forum et ne demandent pas plus de 10% de plus par chambre que le prix le plus élevé pendant la saison. La régulation des «prix exorbitants» du WEF fonctionne donc «très bien» dans l'industrie hôtelière, confirme également le président du WEF Børge Brende dans une interview de Blick.
Les habitants de Davos n'en peuvent plus
Les prix ridiculement élevés des appartements de vacances durant le WEF ont quelques répercussions, dont la population de Davos fait souvent les frais. «Les loyers abusifs contribuent largement aux prix extrêmement élevés des logements en cours d'année», explique le président du PS de Davos et président de l'association des locataires des Grisons, Joshua Wada. Un exemple récent le montre: un appartement neuf de 128 mètres carrés coûte environ 3500 francs par mois. «Une famille de classe moyenne ne peut tout simplement pas se le permettre», constate Joshua Wada.
Conséquence: «Nous ressentons à Davos un léger exode, notamment chez les jeunes et les familles. Ils travaillent peut-être encore ici et font la navette, mais ils n'habitent plus à Davos. Ce sont des recettes fiscales importantes qui manquent à la commune», explique le président du PS de Davos. Le WEF n'est toutefois pas le seul responsable de cette situation, le taux élevé de résidences secondaires (60%) en général est aussi en cause.
Les locataires sont expulsés de leur logement
Mais même ceux qui ont la chance de trouver un appartement souffrent de la folie des loyers au WEF, assure Joshua Wada. «Je connais des propriétaires qui concluent des contrats de location spéciaux. Ceux-ci exigent que les locataires quittent leur appartement pendant la semaine du WEF, afin que les propriétaires gagnent quelques milliers de francs supplémentaires durant cette période», s'indigne Joshua Wada à propos de cette pratique. Il vient d'accompagner une famille qui a enfin trouvé un appartement à Davos et qui aurait dû en sortir pendant la semaine du WEF.
Malheureusement, il n'y a pas grand-chose à faire contre cette tendance. En tant que locataire, on dépend du peu d'appartements disponibles et on est toujours au bout de la liste, dit Joshua Wada. Au Parlement de Davos, le PS s'engage contre l'interdiction de tels contrats. Mais par rapport au PLR et à l'UDC, ils sont toujours en minorité avec cette revendication.
La fin des loyers abusifs ne semble donc pas être prévue dans un avenir proche. Et les prix des appartements de vacances de Davos pendant la semaine du WEF vont probablement continuer à flamber.