«J'ai été extrêmement ferme et je suis plutôt fier que rien de tout cela ne se soit produit sous ma direction», a déclaré lors d'un symposium organisé par le «Financial Times» le Franco-Ivoirien, qui avait succédé en 2015 à l'Américain Brady Dougan, avant de quitter son poste en février 2020 à la suite du scandale rocambolesque des filatures d'un de ses cadres.
Et le récent sexagénaire de rappeler que dès sa deuxième année en poste, il avait appelé à un «changement culturel» dans l'établissement, après que la banque s'était retrouvée contrainte en 2016 d'effectuer des correctifs de plusieurs centaines de millions de dollars. À l'époque, il avait affirmé que la banque avait mis en place des processus «de manière à ce que cela ne se produise jamais plus, (mais) il ne faut jamais dire jamais».
«Les questions culturelles ne peuvent pas se résoudre du jour au lendemain», a déclaré Tidjane Thiam. «Nous avons fait ce que nous avons fait pendant cinq ans», a-t-il poursuivi, mais il faudra encore «beaucoup d'efforts permanents pour régler ces questions».
Culture laxiste en matière de gestion des risques
Le quotidien britannique souligne que la culture laxiste de Credit Suisse en matière de gestion des risques a souvent été évoquée pour expliquer ses déconvenues, y compris par l'actuel président du conseil d'administration, Axel Lehmann, et son prédécesseur, António Horta-Osório, le même qui avait été contraint à la démission en janvier dernier, emporté par un scandale pour avoir enfreint des règles de quarantaine durant la pandémie.
Sous la direction de Tidjane Thiam, entre juin 2015 et février 2022, l'action Credit Suisse s'est dépréciée de plus de moitié à environ 10 francs. Mercredi à 15h25, elle s'échangeait à 2,835 francs (-2,3%), après avoir marqué un nouveau plus bas historique à 2,828 francs, à contre-courant du SMI des valeurs vedettes en hausse de 1,01%.
(ATS)