Les investisseurs semblent perdre espoir de voir l'établissement bancaire se redresser, ce qui a créé une forte pression vendeuse dans le cadre de l'augmentation de capital assortie de droits de souscription.
Le titre Credit Suisse a marqué mardi vers 11h un plus bas historique de 2,885 francs, en baisse de 3,8% par rapport à la clôture de lundi. Les droits de souscription, négociables depuis lundi, ont également un plus bas à 10,6 centimes. L'indice SMI reculait dans le même temps de 0,3%.
Investisseurs craintifs
Lundi, le titre Credit Suisse sans droit de souscription avait déjà crevé brièvement le plancher des 3 francs. De nombreux investisseurs ne veulent pas participer à l'augmentation de capital, craignant que cette dernière opération ne soit pas suffisante pour sauver la banque, indiquaient des courtiers.
Ce nouveau recul s'explique d'abord par l'augmentation de capital, explique Arthur Jurus, d'Oddo BHF. Il constate en effet qu'elle intervient pendant la seconde phase de l'opération, suite à la première réservée aux institutionnels.
Les marchés méfiants
Le mouvement vendeur du côté des droits de souscription pèse par ricochet sur le cours du titre, selon des intervenants. A 11h50, près de 22 millions de titres avaient déjà été échangés, après 88 millions lundi. Dans le cadre de l'augmentation de capital approuvée la semaine dernière, sept droits de souscription donnent droit à l'achat de nouvelles actions Credit Suisse au prix de 2,52 francs.
La méfiance des marchés financiers s'exprime également par une augmentation des couvertures contre un éventuel défaut de paiement de la grande banque, les «Credit Default Swaps» (CDS). Selon les données de Reuters, celles-ci ont atteint un niveau record à 403 points, plus atteint depuis octobre. Des spéculations sur les difficultés de Credit Suisse avaient alors agité les réseaux sociaux.
L'action Credit Suisse ne cesse de perdre du terrain depuis mercredi dernier. Mardi 22 novembre, le titre avait encore clôturé à 3,70 francs. Mercredi, la grande banque avait annoncé s'attendre à une perte de 1,5 milliard de francs au quatrième trimestre. L'action a perdu les deux tiers de sa valeur depuis le début de l'année.
(ATS)