Certaines fois, partir vaut mieux que rester. C'est avec un joli pactole qu'Andreas Elliker, 37 ans, quitte le conseil municipal de Frauenfeld (TG). Après sa destitution surprise en février, l'ancien directeur des travaux publics devrait désormais toucher une pension de retraite. Selon les calculs du «St. Galler Tagblatt«, le partisan UDC touchera au total 1,29 million de francs. Rien que cela.
«Les membres du conseil municipal ont droit à une pension lorsqu'ils quittent leur fonction suite à une non-réélection», peut-on lire dans un règlement correspondant. Et ce, jusqu'à l'âge de 65 ans. L'homme de 37 ans pourrait donc percevoir la rente de conseiller municipal pendant 28 ans encore. Il toucherait ainsi environ 45'000 francs par an.
Le règlement n'a «encore jamais été utilisé»
Pour la ville de Frauenfeld, l'application du règlement est une nouveauté – car depuis son introduction en 1981, aucun conseiller municipal en exercice n'a été révoqué. «Le règlement des années 80, avec toutes ses lacunes et ses imprécisions, n'a jamais été utilisé jusqu'à présent», explique le chef des finances Reto Angehrn au «Tagblatt». Malgré les incohérences du document, il s'agit du droit en vigueur. Andreas Elliker a donc droit à cette rente.
L'UDC a été destitué en février après quatre ans de mandat, au profit d'Andrea Hofmann Kolb du parti local vert et gauche «CH Chrampfe & Hirne». Depuis, l'agriculteur bio à plein temps a fondé une société de conseil.
Petite subtilité: si la somme de ses revenus et sa retraite dépassent un salaire annuel de 220'000 – le salaire du maire –, on lui retirerait à nouveau sa rente de conseiller municipal, indique le règlement.
Il a «tout donné» pendant quatre ans
Ce n'est pas le seul passage ambigu du règlement: «Si le titulaire du mandat est lui-même responsable de sa non-réélection, ses droits sont annulés.» Et c'est précisément cet aspect qui est discuté dans le cas d'Andreas Elliker: est-ce que sa non-réélection en tant que directeur des travaux publics était de sa propre faute? Auquel cas, il n'aurait pas le droit de toucher cette rente. La décision à ce sujet devra donc être prise par le conseil municipal qui fonctionne comme parlement de la ville.
Sans surprise, si la décision ne tenait qu'à Andreas Elliker lui-même, il ne se priverait pas de s'octroyer cette somme. Il déclare ouvertement au «Tagblatt»: «Je ne renonce certainement pas, l'argent me revient de droit.»
Il l'assure: il a «tout donné» pendant quatre ans, a travaillé avec courage et a voulu faire bouger les choses en tant que conseiller municipal. Et il n'est pas question de s'endetter, estime-t-il.