C'est écrit noir sur blanc dans le programme de l'UDC: «La politique doit enfin prendre ses responsabilités et faire de la sécurité de l’approvisionnement une priorité absolue de la politique énergétique suisse pour tous les hivers à venir.»
Selon une étude de l'entreprise de conseil bernoise Politimpuls, ce ne sont que des paroles en l'air. En effet, pratiquement chaque fois qu'il a été question de renforcer l'autosuffisance en énergies renouvelables, le parti de droite s'y est opposé au Conseil national. Et ce depuis 25 ans!
L'UDC serait responsable de dépendance énergétique de la Suisse
L'expert en énergie Georg Klingler, dont l'employeur Greenpeace a commandé l'étude, explique: «L'UDC affirme à chaque occasion qu'elle veut protéger la Suisse d'une pénurie d'énergie imminente. Au lieu de cela, elle fait tout depuis un quart de siècle pour saboter l'augmentation de la production d'électricité d'origine renouvelable ou la mise en œuvre de mesures ambitieuses en matière d'efficacité énergétique.» Selon lui, le parti est directement responsable de l'énorme dépendance de la Suisse à l'importation d'énergies fossiles et nucléaires en provenance de pays peu sûrs.
Les auteurs de l'étude ont sélectionné onze objets sur lesquels des votes ont eu lieu entre 1998 et 2020, soit 19 fois au total. Il s'agissait notamment de la stratégie énergétique 2050, de la révision totale de la loi sur le CO2 ou des initiatives populaires «pour les glaciers» et «pour des véhicules plus respectueux des personnes». La question était toujours la suivante: quels partis se sont engagés pour la protection du climat et la sécurité énergétique – et quels partis ont retardé les progrès dans ce domaine?
Pas une question de gauche ou de droite
Il n'est guère surprenant que le PS et les Vert-e-s aient dit oui à presque tous les objets examinés. Ce qui surprend davantage les auteurs de l'étude, c'est que les Vert'libéraux, le Parti évangélique suisse et le Parti bourgeois-démocratique (aujourd'hui le Centre après la fusion avec le Parti démocrate-chrétien) ont également voté en faveur de ces projets législatifs. «Ces parallèles permettent de conclure que les 19 votations ne concernent pas des enjeux classiques de gauche», peut-on lire dans la conclusion de l'étude.
Alors que les libéraux-radicaux ont voté contre la protection du climat et la sécurité énergétique lors des 16 premières votations – à deux exceptions près –, ils sont passés dans le camp du Oui lors des trois décisions concernant la loi sur le CO2 après 2020. Peut-on en conclure que le PLR est devenu plus respectueux du climat lorsque Petra Gössi était présidente du parti?
«Agitation politique primaire»
Le PDC (aujourd'hui le Centre) a décidé au cas par cas et a fait pencher la balance dans 13 des 19 votations. Les représentants de l'UDC ont systématiquement dit non à tous les projets.
Interrogé sur les reproches de Greenpeace, le conseiller national UDC soleurois Christian Imark rétorque: «Tant les fondements que les narratifs de cette étude ne sont rien d'autre que de l'agitation politique primaire, dans le but de détourner l'attention de ses propres échecs.» Selon lui, l'éolien et le solaire ont renchéri, encombré et dégradé un approvisionnement qui fonctionnait parfaitement avec l'énergie nucléaire et l'énergie hydraulique.