Surenchère de violence
Les activistes climatiques deviennent de plus en plus radicaux

Pourquoi de plus en plus d'activistes ont-ils misé sur des actions climatiques radicales? Le sociologue Ueli Mader a sa petite idée et l'expose pour Blick.
Publié: 08.05.2023 à 20:37 heures
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Le mouvement «Fridays for Future» (sur la photo, l'activiste Greta Thunberg) perd de sa pertinence - de moins en moins de personnes descendent dans la rue.
Photo: AFP
Melissa Müller

Le constat est cinglant: les manifestations pour le climat ne séduisent plus. En septembre 2019, ils étaient près de 4,3 millions de manifestants à participer à la Grève étudiante pour le climat. En mars 2023, ils n'étaient plus que 350'000 personnes environ.

Pourtant dans les médias, des mouvements plus radicaux comme Soulèvement de la dernière génération sont en train prendre de plus en plus de place et accaparent l'attention, comme le rapporte le journal «Der Spiegel». Que ce soit par des actions de collage ou par le saccage d'un tableau avec de la purée de pommes de terre, les opérations parfois bizarres de Soulèvement de la dernière génération attirent l'attention.

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Selon l'analyse du «Der Spiegel», le concept est simple: «Une perturbation maximale génère une attention maximale.»

Une nouvelle ère pour l'activisme climatique?

Dans notre pays aussi, de nouveaux groupements ont vu le jour, comme Renovate Switzerland. Ce nouveau mouvement exige que le gouvernement déclare l'état d'urgence climatique et demande un plan d'urgence pour la rénovation thermique de tous les bâtiments d'ici à 2030. Et pour se faire entendre, plusieurs activistes du mouvement se sont collés devant le tunnel du Gothard en avril dernier.

Le sociologue Ueli Mader explique pourquoi dans une interview accordée à Blick: «Les actions se produisent en raison d'une certaine impuissance. Lorsque, malgré les nombreuses protestations, on a le sentiment que l'on n'en fait pas assez, on a recours à des mesures plus dures.»

Les actions radicales seraient une question de bon sens

La porte-parole de Renovate Switzerland, Cécile Bessire, déclare: «Des organisations comme Soulèvement de la dernière génération montrent que l'activisme climatique gagne en maturité et que les actions relèvent du bon sens. Quand il y a le feu dans un théâtre, quelqu'un doit se lever et perturber la pièce pour avertir les gens. C'est désagréable, mais c'est du bon sens. L'intention ici est de préserver le bien commun.»

Mais les actions de Renovate Switzerland suscitent toutefois l'incompréhension et la colère de nombreuses personnes. Par leur radicalité, elles seraient même contre-productives, le message de fond passant souvent au second plan.

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