Mercredi matin, huit manifestants ont bloqué la circulation sur le pont frontalier entre Lustenau (Autriche) et la commune saint-galloise d'Au, provoquant un chaos routier. Presque tous les activistes climatiques se sont collés les mains sur le béton du pont du côté autrichien. Ce faisant, ils ont veillé à ce qu'une voie de secours reste possible.
De nombreuses routes de transit du trafic lourd international passent par le poste frontière de Lustenau/Au. Chaque jour, au moins 1350 camions et 13'100 voitures circulent à cet endroit. Les habitants des deux localités souffrent des gaz d'échappement nocifs et du bruit.
Le trafic a été temporairement dévié via Höchst ou Hohenems, sur la commune autrichienne de Vorarlberg. Vers 9h30, le poste frontière était à nouveau ouvert. «Ce matin, c'était un cauchemar, mais maintenant ça va mieux», a indiqué un policier autrichien à Blick.
«Cela fait plus de 30 ans que l'on discute de la manière de résoudre le problème, a déclaré Marina Hagen-Canaval, originaire de Lustenau, dans un communiqué du groupe de protestation. Et la soi-disant solution du Parti populaire autrichien (ÖVP) est encore plus d'infrastructures fossiles, ce qui ne fait qu'aggraver le problème. Sans tenir compte des riverains et des habitants, ni des générations futures. Le gouvernement régional et fédéral doit enfin comprendre que, face à la catastrophe climatique, c'est une voie totalement absurde et commencer à prendre les premières mesures simples de protection: réduction de la vitesse et pas de nouveaux projets fossiles!»
Une médecin et son père collés au pont
La médecin Anna s'est, elle aussi, collée à la route mercredi: «Lorsque nous avons les premières journées de canicule, je vois directement, en tant que médecin, les effets de la catastrophe climatique: la chaleur augmente les maladies mortelles comme les crises cardiaques, les attaques cérébrales et les insuffisances rénales.»
Elle continue: «En outre, le système de santé est déjà à bout de souffle et je ne sais pas comment nous pourrons faire face à une nouvelle augmentation du nombre de patients à l'avenir. Et pourtant, notre gouvernement n'est pas prêt à prendre les mesures de protection les plus simples! Ils veulent même construire encore plus de routes et forer de nouveaux puits de pétrole et de gaz en Autriche. Si je travaillais avec autant de négligence que notre gouvernement, je perdrais mon emploi!»
À côté d'Anna, son père, Wilhelm, était également assis. Il était collé à la route, «par souci et par amour pour mes enfants», dit-il. L'horloger est désespéré: «Ma génération a malheureusement commis de grandes erreurs et n'a pas encore commencé à les corriger. J'estime qu'il est de mon devoir, pour mes propres enfants et aussi pour tous les autres jeunes, de me mettre en travers de cette destruction.»
Wilfried, maître menuisier à la retraite, a aussi expliqué ses motivations dans une vidéo publiée par le mouvement sur Twitter. «La menace d'une catastrophe climatique est effectivement le plus grand problème de l'humanité, et le gouvernement ne fait pratiquement rien», a-t-il déclaré.