Alerte à la bombe autour du Palais fédéral! Il y a un an, une personne avec des troubles psychiques, Philipp Z.* avait tenté de s'introduire dans le bâtiment. Des parlementaires et des conseillers fédéraux avaient été écartés du bâtiment. Mais lors de l'opération, les choses ont mal tourné.
Les politiciens ont dû passer un par un le sas de sécurité à l'entrée sud, puis se sont retrouvés comme un troupeau de moutons non surveillés derrière le Palais fédéral. La présidente du Conseil des Etats de l'époque, Brigitte Häberli-Koller (Le Centre), a même été oubliée dans le bâtiment.
Pour renforcer la sécurité, les services du Parlement prévoient plusieurs exercices d'évacuation en collaboration avec l'Office fédéral de la police (Fedpol). Une application d'information d'urgence a même été créée. Elle doit aider les fonctionnaires et les parlementaires en cas d'urgence, en leur fournissant des consignes sur les comportements simples à adopter. Une vidéo d'information a été projetée aux parlementaires lundi, à l'occasion du début de la session de printemps.
«En cas d'urgence, je devrais craindre pour ma vie»
Mais à la grande surprise de plusieurs parlementaires, les plans d'évacuation peuvent être trouvés librement sur Internet. C'est ce qu'a rapporté le «20 Minuten». Outre les plans du Palais fédéral – y compris les ailes est et ouest, où plusieurs conseillers fédéraux ont leurs bureaux – les points de rencontre d'urgence à l'extérieur du bâtiment sont également consultables.
Le membre de l'UDC Marcel Dettling se dit choqué par les points de rencontre d'urgence disponibles publiquement. «En cas d'urgence, je devrais craindre pour ma vie si je devais sortir rapidement du bâtiment», témoigne-t-il. Son collègue de groupe Franz Grüter est dans le même cas. L'entrepreneur en informatique s'indigne du fait que les données et les plans soient publiés sur Internet.
Utile aussi pour les visiteurs
Le conseiller national des Vert-e-s et entrepreneur informatique Gerhard Andrey ne comprend pas non plus la démarche: «Les points de rencontre d'urgence sont des informations sensibles qui ne doivent pas être publiées ouvertement sur le web.» L'application peut être un moyen d'informer les membres du Parlement en cas d'évacuation, mais le moyen le plus important à ses yeux reste le SMS. «C'est avec ça que je peux savoir où je dois me mettre en sécurité et par quel moyen.»
Les services du Parlement, en revanche, ne voient aucune raison de s'énerver, avouent-ils à «20 Minuten». Selon eux, l'information sur les lieux de rassemblement n'est pas secrète. La nouvelle application, dans laquelle on trouve les lieux de rassemblement, répond à un besoin des députés, explique la cheffe de la sécurité du Parlement, Monika Baum. Mais elle est également utile aux visiteurs du bâtiment du Parlement. «C'est pourquoi le lien vers l'application est également accessible au public.»
*Nom modifié