Les politiciens veulent tracer une ligne rouge
Viola Amherd s'oppose à l'interdiction des exercices de l'OTAN

Pas à pas, la ministre de la Défense Viola Amherd se rapproche de l'OTAN. La commission de sécurité du Conseil national veut y mettre un terme. Mais le Conseil fédéral refuse d'entendre parler d'une interdiction des exercices de l'Alliance.
Publié: 13.04.2024 à 09:04 heures
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Aujourd'hui déjà, la Suisse, avec la ministre de la Défense Viola Amherd, et l'OTAN, avec le secrétaire général Jens Stoltenberg, travaillent ensemble.
Photo: keystone-sda.ch
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Daniel Ballmer

La conseillère fédérale Viola Amherd ne veut pas être freinée dans son rapprochement avec l'OTAN. Pas à pas, la ministre de la Défense se rapproche de l'alliance de défense occidentale. L'adhésion prévue au système européen de défense aérienne Sky Shield n'est qu'un exemple. La guerre en Ukraine a montré l'importance de la coopération internationale, a martelé Viola Amherd. La capacité de défense et la coopération internationale se conditionnent et se renforcent mutuellement.

La majorité de la Commission de la politique de sécurité du Conseil national voit les choses tout autrement. Elle veut charger le Conseil fédéral, par le biais d'une intervention, d'adapter la loi de manière à ce que la participation aux exercices dits de l'article 5 soit interdite. Cet article comprend la clause «de l'assistance»: en cas d'attaque contre un pays de l'OTAN, les autres pays de l'Alliance s'engagent à fournir une assistance.

L'armée manque de possibilités d'entraînement

L'armée suisse n'a pas pour mission de défendre les frontières extérieures de l'OTAN, précise la Commission. A la place, la Constitution fédérale stipule que l'armée contribue au maintien de la paix, protège le pays et sa population et soutient les autorités civiles dans la défense contre les menaces graves pour la sécurité intérieure. «L'armée devrait se concentrer sur ces tâches constitutionnelles et non pas participer à des exercices de défense à grande échelle aux frontières extérieures de l'OTAN.»

Mais le Conseil fédéral ne veut pas entendre parler d'une interdiction. L'armée s'entraîne depuis des années avec des membres de l'OTAN. Il s'agit maintenant d'examiner si ces exercices peuvent être étendus, «car c'est la meilleure façon pour l'armée de vérifier et d'augmenter ses capacités».

Enfin, l'infrastructure correspondante et les possibilités de grands exercices feraient défaut dans notre pays. Une interdiction limiterait donc fortement les possibilités de coopération et d'exercice de l'armée suisse, souligne le Conseil fédéral. Une participation à des exercices d'alliance de défense aux frontières extérieures de l'OTAN n'est de toute façon pas prévue.

Viola Amherd n'a pas exclu une participation

Les craintes des politiciens en matière de sécurité ne viennent toutefois pas de nulle part. En février encore, le nouveau secrétaire d'État à la politique de sécurité Markus Mäder n'excluait pas explicitement, dans une interview accordée à Blick, de participer aux exercices de l'article 5. «L'OTAN envisage au cas par cas d'inviter des pays. Nous sommes ouverts à cela, mais il n'y a pas d'automatisme de part et d'autre», a-t-il expliqué.

Et la conseillère fédérale Viola Amherd elle-même n'a pas voulu exclure jusqu'à présent la participation à des exercices de l'OTAN en cas de défense. La Suisse doit décider «au cas par cas», avait-elle déclaré après une rencontre avec le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg, il y a environ un an.

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