L'argent continue de circuler
La Suisse continue de financer 18 organisations au Proche-Orient

La Suisse coupe temporairement les vivres à onze organisations humanitaires au Proche-Orient. Mais 18 autres continueront à être soutenues. Mais certains politiques s'y opposent et souhaitent davantage de transparence.
Publié: 28.10.2023 à 13:06 heures
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Dernière mise à jour: 28.10.2023 à 13:10 heures
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Après la reprise des hostilités au Proche-Orient, la Suisse a adapté son soutien dans l'aide au développement.
Photo: keystone-sda.ch
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Sophie Reinhardt

La Confédération finançait en Israël et en Palestine des organisations qui se positionnent de manière claire dans le conflit au Proche-Orient.

En raison de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre et de la poursuite des hostilités dans la région, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a toutefois décidé de suspendre temporairement son soutien financier à onze organisations non gouvernementales (ONG) locales. C'est ce qu'a annoncé mercredi sur X (anciennement Twitter) le chef de la communication du DFAE, Nicolas Bideau.

Priorité à l'aide

Le Proche-Orient est l'une des priorités de l'aide suisse au développement. Les dépenses s'élevaient jusqu'à présent à environ 30 millions de francs par an.

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Le Département des affaires étrangères examine si ces onze organisations respectent le code de conduite du DFAE, écrit encore Nicolas Bideau. La crainte serait que l'argent de l'aide suisse se perde dans des canaux qui soutiennent le Hamas.

Six ONG palestiniennes et cinq israéliennes sont concernées. L'année dernière, ces onze organisations avaient reçu ensemble environ 2,3 millions de francs.

La résistance financée?

Le financement du think tank Al-Shabaka a été stoppé dans un premier temps. Celui-ci a reçu l'année dernière 61'000 francs de la Suisse. L'ONG a publié une prise de position officielle le 8 octobre. On pouvait y lire: «Nous sommes aux côtés de ceux qui s'engagent dans ces efforts et pour la libération des Palestiniens dans le monde entier.» Avec de telles déclarations, l'organisation a manifestement perdu l'engagement de la Suisse.

De même, le Palestinian Center for Human Rights ne peut plus espérer de soutien. L'ONG a reçu l'année dernière 342'000 francs de la Suisse. Dans le contrat de financement conclu avec notre pays, elle s'engageait à «s'abstenir d'inciter à la violence ou à la haine». Même avant les hostilités actuelles, l'organisation avait toutefois clairement indiqué quel parti elle soutenait. En mars, elle a ainsi réaffirmé le droit du peuple palestinien à «s'opposer à l'occupation par tous les moyens disponibles, y compris la lutte armée, afin de faire valoir ses droits légitimes, de mettre fin à l'occupation et d'établir un État indépendant».

L'argent continue de circuler

La Suisse coupe-t-elle donc tous les versements à la région? Non. Notre pays continue de financer l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), sujet de plusieurs controverses politiques, à hauteur de 20 millions de francs par an, ainsi que 18 autres ONG en Israël et en Palestine.

Ainsi, une organisation qui s'engage pour la santé mentale des habitants de la bande de Gaza peut compter sur le soutien de la Suisse. En 2022, l'ONG a reçu 631'000 francs. Le projet Nawa for Culture and Arts Association, qui consiste à gérer un jardin d'enfants et à offrir aux enfants de Gaza l'accès à des activités artistiques, reçoit encore de l'argent.

Hans-Peter Portmann demande l'arrêt des versements

Il y a quelques jours encore, le Conseil fédéral a fait savoir qu'il n'avait «pas connaissance que des fonds suisses aient bénéficié au Hamas et à ses activités». Plusieurs politiciens, ainsi que l'ambassadrice israélienne Ifat Reshef, ont toutefois exigé un contrôle et une surveillance des fonds, afin que ceux-ci ne profitent pas au groupe armé du Hamas.

Le conseiller national PLR Hans-Peter Portmann va plus loin. Il demande au Conseil fédéral de suspendre toutes les aides économiques et au développement au Proche-Orient, y compris les versements à l'UNRWA. «Je ne pense pas qu'il soit possible pour le moment de vérifier dans quel projet des fonds pourraient tomber entre de mauvaises mains», explique Hans-Peter Portmann. Selon lui, il serait donc logique et efficace de suspendre toutes les aides financières.

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