Face à l'arrivée constante de nouveaux migrants qui traversent la Méditerrannée, l'Italie a décidé de fermer ses frontières. Le pays voisin n'accepte plus de recevoir des réfugiés en provenance d'États partenaires de Schengen. Ce décret implique que la Suisse ne peut actuellement pas renvoyer 184 personnes, bien que l'Italie soit compétente en tant que pays d'entrée selon l'accord de Dublin. Pour les cantons, cette décision intervient à un moment où ils atteignent déjà leurs limites en matière d'hébergement face aux nombreux demandeurs d'asile.
«Le système d'asile a échoué», estime le président de l'UDC Marco Chiesa. Selon lui, la rupture unilatérale du traité par le nouveau gouvernement italien montre clairement que le système Schengen-Dublin ne fonctionne pas. C'est pourquoi le conseiller aux États tessinois UDC demande un arrêt immédiat de l'accueil des demandeurs d'asile en provenance de pays tiers sûrs. En plus de zones de transit aux frontières, il veut établir immédiatement des contrôles systématiques aux points de passage avec l'Italie, car «la Suisse aussi est à la limite».
Jusqu'à fin novembre, 70'000 Ukrainiens ont obtenu le statut de protection S en Suisse. Et les indicateurs habituels sont, eux aussi, en forte hausse. Pour l'année en cours, le Secrétariat d'Etat aux migrations s'attend à 24'000 demandes d'asile. Une situation pointée du doigt par l'UDC. En vue de l'année électorale 2023, le parti mise entièrement sur le thème de la migration et de l'immigration. La nouvelle ministre de la Justice, la socialiste Elisabeth Baume-Schneider, a d'ailleurs déjà été accueillie avec une avalanche de revendications.
La réponse londonienne
Le président de l'UDC en rajoute désormais une couche. Il veut prendre exemple sur la Grande-Bretagne. Peu avant Noël, un tribunal a jugé légal le projet du gouvernement britannique d'expulser vers le Rwanda des migrants entrés illégalement dans le pays. Cette démarche n'est selon lui pas contraire à la Convention de Genève sur les réfugiés. Le jugement répond à une plainte de plusieurs demandeurs d'asile ainsi que d'organisations humanitaires.
Sous l'ancien Premier ministre conservateur Boris Johnson, la Grande-Bretagne avait conclu un accord controversé avec le Rwanda afin d'expulser les demandeurs d'asile vers ce pays d'Afrique de l'Est. Cette mesure vise à dissuader les réfugiés de traverser la Manche pour se rendre sur l'île. Des projets similaires sont également discutés depuis longtemps au Danemark. Marco Chiesa demande que la Suisse se penche à son tour sur cette possibilité dans le but de décharger le système d'asile.