Quand Slobodan Despot parle, ça dépote. Mais le trublion bien connu des Romandes et des Romands, vu par certains comme un perroquet du Kremlin, a-t-il franchi la ligne rouge, ce dimanche 17 mars, sur les ondes de la RTS, dans l’émission «Les beaux parleurs» où il a ses habitudes? C’est en tout cas l’avis d’une auditrice qui a contacté Blick.
Posons le décor. Dans un débat enflammé sur le rôle du chef de l’armée suisse notamment, l’éditeur, dont le média Antipresse est placé par la plateforme française Conspiracy Watch au milieu de différents relais complotistes, lâche une petite bombe au micro du service public (Dès 14:12 en cliquant ici). Lisez plutôt: «Si les pays baltes ne tombaient pas dans la restauration du nazisme, ils auraient beaucoup moins de problèmes avec les Russes. Or, on a des défilés de nazis en Estonie.»
Le politologue Stephan Davidshofe et le journaliste à la barre Jonas Schneiter l’interrompent. «Ça, ce sont des arguments russes», lance ce dernier. «Ce sont des défilés de nazis, ce ne sont pas les Russes qui les ont inventés», se défend Slobodan Despot. «On va vous trouver des nazis dans tous les pays européens, ce n’est pas un problème», ironise pour sa part l’universitaire.
Jonas Schneiter, qui paraît découvrir les idéaux de son chroniqueur de longue date, questionne, l’air incrédule: «Vous ne dites tout de même pas que Vladimir Poutine veut attaquer ces pays pour les libérer du nazisme?» L’ancien conseiller d’Oskar Freysinger riposte, du tac au tac: «Je dis que ces pays-là ont fait de leur minorité russe des citoyens de seconde zone avant que la guerre présente n’éclate (ndlr: l’invasion russe en Ukraine).»
«La Russie ne va pas libérer l’Europe du nazisme»
En substance, l’auteur polémique dénonce un deux poids deux mesures. Toujours selon lui, le monde occidental tolérerait le nazisme dans les pays baltes, au grand dam de la Russie. Les échanges durent et se tendent, le visage de l’humoriste Charles Nouveau, assis à côté du Serbe d’origine, se crispe.
Après plusieurs saillies de part et d’autre, Jonas Schneiter tente de reprendre la main: «La Russie ne va pas libérer l’Europe du nazisme, vous n’allez pas nous vendre cette histoire-là ce matin, il y a quand même deux ou trois limites!» Pas suffisant pour mettre fin à la controverse, qui crée visiblement le malaise autour de la table. «Cela n’a rien à voir avec la question du jour», finit par couper définitivement l’animateur, avant de passer à autre chose. Ambiance…