Le niveau de stress est stable depuis 2018, mais il est sensiblement plus élevé qu'en 2014 et 2016, a indiqué mardi Promotion Santé Suisse.
Le Job Stress Index mesure le rapport moyen entre les contraintes professionnelles et les moyens d’y remédier (ressources) de la population active en Suisse et donne ainsi une «moyenne du stress» en Suisse. Ainsi, en 2022, 28,2% des personnes recensées se trouvaient dans la zone de stress critique pour la santé, en baisse de 1,4% par rapport à l'enquête de 2020.
Le Covid a fait naître de nouvelles pressions
Ces personnes témoignent de sensiblement plus de contraintes que de ressources. Elles souffrent, par exemple, d’une plus forte pression par le temps ou vivent plus de conflits au travail et disposent d’une moindre marge de manœuvre ou reçoivent globalement moins de reconnaissance pour leur travail.
En plus des contraintes et ressources au travail déjà incluses dans le Job Stress Index, de nouvelles contraintes sont nées de la pandémie de Covid-19: la crainte, pour soi-même ou les proches, de tomber gravement malade du coronavirus, l’isolement social perçu ou l’usage accru d’outils d’information et de communication au travail.
Ces contraintes spécifiques à la pandémie ne transparaissent pas dans le Job Stress Index, mais présentent une corrélation avec la santé des personnes actives, notamment l’épuisement émotionnel.
Trop de stress, moins de productivité
La part des personnes actives se sentant épuisées émotionnellement dépasse pour la première fois depuis 2014 la barre des 30%: en 2022, elle atteint 30,3%.
Tous ces facteurs réunis peuvent entraîner une baisse de la productivité, soit parce qu’elles sont absentes pour maladie (absentéisme) soit parce qu’elles sont présentes sans être pleinement performantes (présentéisme). La perte de productivité est de 14,9 % du temps de travail en moyenne.
Si l’on parvenait, à l’aide de mesures ciblées de Gestion de la Santé en Entreprise (GSE), à atteindre au moins l’équilibre entre contraintes et ressources pour l’ensemble de la population active en Suisse, l’économie suisse profiterait d’un potentiel économique de près de 6,5 milliards de francs: 1,5 milliard pourraient être atteints par la réduction de l’absentéisme et 5 milliards par la réduction du présentéisme.
Des signes qui doivent alerter
Pour l’instant, contraintes et ressources sont en équilibre. Les mesures mises en place et les efforts consentis par de nombreuses entreprises et leurs employés semblent avoir contribué à une bonne gestion de la pandémie. Le niveau de stress élevé, ainsi que l’augmentation constante du taux d’épuisement émotionnel doivent cependant être considérés comme des signaux d’alerte.
L'indice de stress au travail est basé sur un sondage représentatif réalisé en février auprès de 3022 actifs âgés de 16 à 65 ans. Promotion Santé Suisse relève régulièrement cet indice depuis 2014 en collaboration avec l'Université de Berne et la Haute école zurichoise des sciences appliquées (ZHAW).
(ATS)