Pierre-Yves Maillard écrase tout sur son passage et Pascal Broulis prend sa roue. Si le socialiste est le seul Vaudois élu au Conseil des États au premier tour, le libéral-radical devrait — sauf tremblement de terre — le rejoindre après le second tour.
Le Nord-Vaudois, qui a longtemps collaboré au Conseil d'État, se réjouit-il de siéger à nouveau aux côtés du patron de l'Union syndicale suisse (USS)? Adaptera-t-il sa stratégie pour être sûr de battre l'écolo Raphaël Mahaim? Mandaté par Blick, l'auteur et humoriste Benjamin Décosterd lui a tendu son micro pour lui poser des questions impertinentes. Mais Pascal Broulis n'avait pas visiblement pas très envie d'être taquiné. Interview.
Monsieur Pascal Broulis, est-ce que vous voulez répondre à des questions pas très sérieuses?
Aujourd'hui, je ne suis pas là pour ça. Vous savez, je porte la cravate, je suis quelqu'un de traditionnel…
... C'est la cravate qui fait le sérieux?
Non, pas du tout! Simplement, je n'en ai pas envie. Je me concentre sur les choses importantes.
D'accord. Alors comment analysez-vous les résultats de ce premier tour?
Ils sont excellents. Je fais près de 44%, c'est conforme à mes attentes. L'Alliance a fonctionné, Monsieur Buffat arrive troisième (ndlr: le candidat de l'Union démocratique du centre Michaël Buffat). Je pars maintenant pour un deuxième tour, je suis très heureux et je remercie les électeurs pour leur soutien.
Vous allez changer de stratégie, puisque vous allez être dans un face-à-face avec le Vert Raphaël Mahaim?
Les mêmes thèmes restent d'actualité, notamment la question du pouvoir d'achat et ce qui touche à la création de richesse. Et aussi l'environnement. Le peuple suisse a voté en juin dernier la loi climat que nous avions soutenue. On parlera aussi de jeunesse, de ce qui touche aux écoles: les écoles professionnelles, les gymnases ou encore l'EPFL.
La perspective de retravailler avec Pierre-Yves Maillard, c'est un plaisir?
C'est quelqu'un que je connais bien, c'est quelqu'un avec qui on peut discuter, c'est quelqu'un avec qui on peut construire des stratégies. Donc, on verra!
Mais lui, il me disait tout à l'heure que si vous aviez beaucoup fait avancer le canton de Vaud quand vous étiez au Conseil d'État, c'est parce qu'il y avait des forces égales entre la gauche et la droite. Là, à Berne, ça sera différent. La collaboration aussi?
Bien sûr que la collaboration sera un peu différente, car à la base, vous avez les blocs politiques. Mais, à la Chambre des cantons, ce sont 46 personnes. Pas 200. Ce sont deux représentants par canton. Donc, vous devez aussi défendre des dossiers qui concernent le canton de Vaud et c'est là-dessus que nous pouvons nous retrouver assez naturellement. Après, il peut y avoir des divergences de vues sur comment financer une prestation, sur comment aborder un débat qui touche à la fiscalité… Mais je pense qu'on peut construire des positions gagnantes pour les grands thèmes qui vont toucher le canton.
Pierre-Yves Maillard n'a pas voulu me répondre sur le côté alchimie humaine. Sur le plan humain, vous êtes juste collègues? Vous êtes un peu potes? Comment va se passer la collaboration dans le train? Ça va être marrant les trajets?
Bien sûr que ça va être des moments où il y a des débats, des discussions, ce sont des choses importantes. Mais, après, à la Chambre haute, vous êtes assis côte à côte.
Ça, vous n'avez pas le choix?
Non. Et puis vous êtes face à la présidence. Donc, en même temps, vous représentez implicitement votre canton.
Ok. Et la suite de votre journée maintenant, c'est quoi? Repos? Célébrations?
On pense à la suite. On prépare les congrès — notamment celui de l'UDC — et les discussions avec les partenaires.
Très bien, merci. Je vous laisse à vos obligations. Bonne journée!
Oui, je dois juste aller choper quelqu'un. Au revoir, merci.