Marlène Schiappa, marraine de la version française de «Playboy»? C’est presque le cas. Depuis l’annonce de la publication ce jeudi d’un long entretien et de photos de la ministre française sur douze pages dans le magazine érotique (devenu trimestriel dans sa version française), ces deux noms sont accolés.
Opération de déshabillage politique
De quoi ravir le directeur de «Playboy», Jean-Christophe Florentin, invité sur tous les plateaux pour raconter les coulisses de cette opération de déshabillage politique très attendue. Attention: l’on sait déjà que l’ex-ministre de l’Egalité Femmes-Hommes ne pose pas nue, contrairement aux autres modèles présentes dans les pages du journal. Seule révélation: «Playboy» lui a proposé de poser à la manière de «La liberté guidant le peuple», le fameux tableau d’Eugène Delacroix représentant une Marianne avec un sein nu. Mais elle a refusé.
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Pourquoi Marlène Schiappa a-t-elle décidé de dire ses vérités féministes dans un magazine qui, durant toute son histoire depuis les années cinquante, a offert de belles femmes en pâture au regard des hommes? Nous avons commenté ce sujet dans Blick, en insistant sur l’obsession du «buzz» qui anime toute une partie du personnel politique français, notamment dans le camp présidentiel.
Jean-Christophe Florentin y ajoute néanmoins une autre raison dans un entretien diffusé par «France Info»: la longue tradition d’interviews politiques décalées de «Playboy», aux États-Unis. Exemple: l’ancien vice-président américain, l’ultra-conservateur Dick Cheney, avait utilisé «Playboy» en 2015 pour accuser Barack Obama de jouer la carte électorale raciale. Les archives de «Playboy» contiennent aussi un entretien historique avec Martin Luther King, le leader de la lutte pour les droits civiques assassiné à Memphis (Tennesse) le 4 avril 1968. La Secrétaire d’État française pour l’économie solidaire serait donc, avec cet entretien, dans la lignée de ces hommes politiques américains de premier plan…
Une bataille rangée juridique
Une autre affaire transforme cette publication en bataille rangée. Elle est juridique. Elle oppose «Playboy» qui n’a pour l’heure diffusé aucune des photos de Marlène Schiappa, à la chaîne d’information BFM TV, accusée d’avoir volé des «images». «Des photos non seulement volées, mais qui ne sont pas les bonnes» assène sur France Info le directeur de «Playboy». Une plainte va être déposée.
Marlène Schiappa, reine du «buzz médiatique», peut être fière de son coup même si cela lui a valu d’être recadrée par la Première ministre Élisabeth Borne: ses poses lascives dans «Playboy» sont aussi commentées, aujourd’hui, que la prochaine rencontre mercredi entre la cheffe du gouvernement et les syndicats, alors que la bataille sociale des retraites se poursuit.
Il parait, selon Jean-Christophe Florentin, que l’inspiration de la ministre est venue des poses de l’actrice Pamela Anderson, habituée des couvertures du magazine. Tout un programme…