L’Italie a fermé ses frontières. Avec l’arrivée constante de nouveaux migrants par la Méditerranée, le nouveau gouvernement de Giorgia Meloni n’accepte plus, pour l’instant, le retour des «réfugiés Dublin» depuis la veille de Noël.
Cette fermeture laisse la Suisse dans l’incapacité de renvoyer 184 personnes, bien que l’Italie soit compétente en tant que pays d’entrée selon l’accord de Dublin. La situation migratoire est ainsi également tendue dans notre pays.
Pour rappel, il avait été promis aux États appartenant au système Dublin en matière d’aide aux réfugiés que l’arrêt de l’accueil serait levé dès la fin des fêtes de fin d’année. Mais la promesse n’a pas été tenue. Le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) s’attendait à ce que l’Italie accueille à nouveau les réfugiés Dublin au plus tard à partir du 6 janvier, comme l’expliquait son porte-parole Samuel Wyss à Blick: «Cette attente est partagée par les autres États Dublin concernés.»
La Suisse doit faire preuve de patience
Berne doit finalement continuer à prendre son mal en patience. «La Commission européenne comme la Suisse sont en contact avec les autorités italiennes, détaille Samuel Wyss. On peut s’attendre à ce que la suspension de l’admission soit bientôt levée.»
Pourtant, le SEM tente de temporiser. Le délai pour le transfert des cas Dublin dure de toute façon six mois. C’est pourquoi un arrêt momentané de l’accueil en Italie reste gérable. Les cas concernés pourraient être transférés ultérieurement. De plus, la Suisse pourrait au moins continuer à déposer des demandes de transfert Dublin.
«Le système d’asile a échoué»
Au niveau politique, l’arrêt de l’accueil de réfugiés par l’Italie a tout de même provoqué des remous. «Le système d’asile a échoué», s’est insurgé le président de l’UDC, Marco Chiesa. La rupture unilatérale du contrat par le nouveau gouvernement italien montre clairement que le système Schengen Dublin ne fonctionne pas, selon lui. Les frontières extérieures de l’Union européenne ne sont toujours pas assez protégées.
Marco Chiesa avait même demandé que les demandeurs d’asile entrés illégalement en Suisse soient expulsés vers un pays africain. Il a fait référence à l’exemple de la Grande-Bretagne, qui a conclu un accord avec le Rwanda, stipulant que l’examen des demandes d’asile soit fait au Rwanda et non en Grande-Bretagne. Le but de la manœuvre étant de dissuader la traversée de la Manche pour se rendre sur l’île.
De son côté, le Conseil fédéral estime que de tels projets ne sont pas réalistes pour la Suisse. Il doit donc continuer à attendre une décision de l’Italie pour la prise en charge des réfugiés Dublin.