Après le carton plein pour le Rassemblement national au premier tour des législatives, à quoi va ressembler le second, ce dimanche 7 juillet? On continue, au-dessus des urnes, notre voyage quotidien dans les coulisses du grand jeu du pouvoir, vu de Suisse. Des rires. Des larmes. De l’espoir. Et pas mal de chaos. Bienvenue sur la crête du volcan français.
À la «Une» en ce jour de vote: Il se croyait tout-puissant, mais Macron pourrait bien finir tout nu.
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Face à son camp, Macron l’accusé
Emmanuel Macron a créé «En Marche», ce mouvement qui portait ses initiales et qui a tout raflé sur son passage, lors de sa candidature présidentielle triomphale de 2017. Il a maintenant partiellement détruit ce qu’il avait construit, et le ressentiment est général dans son camp politique. L’avenir du bloc central, s’il n’explose pas, ne passera de toute façon pas par lui.
Dès ce dimanche soir, chacun dans son camp va compter ses députés, et faire l’inventaire de ses forces et de ses possibilités d’ici l’élection présidentielle de 2027. Macron est en position d’accusé. Sauf si un miracle électoral survient ce dimanche. Mais les miracles, comme les promesses, n’engagent que ceux qui y croient.
En résumé: L’après Macron a commencé.
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Face au RN, Macron l’assiégé
Jordan Bardella ne sera peut-être pas premier ministre. Mais Marine Le Pen aura, dans tous les cas de figure, marqué des points dans sa prochaine candidature présidentielle. La carte électorale française dit le basculement du pays profond vers le Rassemblement national, devenu le parti préféré des classes moyennes et populaires de province.
Il dit l’incompréhension suscitée, au sein d’une large partie de la population française, par l’engagement très proeuropéen d’Emmanuel Macron, et par ses propos très va-t-en-guerre face à la Russie. Le président est déjà attaqué sur ses prérogatives essentielles, comme celle de «Chef des armées». Jusqu’où ira la remise en cause?
En résumé: Le Rassemblement national va encore grossir ses divisions.
Face à l’Assemblée, Macron l’oublié
Bertrand Pancher est le président sortant du groupe LIOT, qui regroupait des députés indépendants. Ce vétéran du Parlement s’apprête à mener ce dimanche une dure bataille électorale dans sa circonscription, où un candidat RN l’a devancé au premier tour avec 48% des voix, ratant d’un cheveu son élection. L’idée de ce député et d’autres membres de son groupe est de sortir de cette crise en donnant le pouvoir au Parlement, si personne n’obtient une majorité suffisante pour gouverner.
Chaque groupe pourrait proposer des lois que les autres formations décideraient ou non de voter. Le présidentialisme français si vertical serait mis de côté. Le pays serait apaisé, car chacun y trouverait son compte. Une révolution tranquille qui oublierait l’homme par qui tout cela est arrivé: Emmanuel Macron.
En résumé: Le parlementarisme français pourrait ressusciter.
Face aux partis, Macron l’obligé
On voit bien que l’Élysée se retrouvera dans tous les cas le dos au mur. Emmanuel Macron avait, en novembre 2023, convoqué les dirigeants des principaux partis politiques à Saint-Denis, dans l’espoir d’élargir durablement sa coalition. Ce dimanche soir, la roue risque d’avoir tourné. C’est le président qui sera peut-être convoqué.
L’on voit mal, en effet, quelle sera la marge de manœuvre du chef de l’État, et sa capacité d’initiative, si son camp est décimé, et si les formations les plus radicales, le RN et LFI, sortent renforcées. Son ultime carte reste qu’il a promis de ne pas démissionner et d’aller au bout de son mandat en 2027. Mais dans quel état le finira-t-il?
En résumé: Le palais de l’Élysée ressemble de plus en plus à un château-fort.
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Face aux Français, Macron discrédité
Il faut toujours redire que les présidents français finissent fatalement détestés ou rejetés. On l’oublie, mais le très vénéré Général de Gaulle a quitté le pouvoir après la victoire du Non au référendum sur la réforme du Sénat, auquel il avait lié son destin présidentiel. Avant Macron, Sarkozy était vilipendé et Hollande était moqué.
Sauf que le premier gardait le soutien de son camp politique, la droite, et que le second n’a jamais fait l’objet d’une haine personnelle aussi forte que l’actuel locataire de l’Élysée. Macron avait beaucoup séduit. Il a beaucoup déçu, alors que son image à l’étranger et en Europe demeure très bonne. Sacrés Gaulois!
En résumé: Ce second tour va achever Jupiter.