Derniers sondages interdits
La France sera-t-elle ingouvernable dimanche soir?

Blick a pu consulter les derniers sondages interdits de diffusion en France ce samedi, pour cause d'obligation de silence électoral. Ils indiquent une Assemblée divisée en trois blocs. Vers une France ingouvernable?
Publié: 06.07.2024 à 18:01 heures
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Dernière mise à jour: 06.07.2024 à 18:03 heures
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Emmanuel Macron semble être sur le point de perdre son pari d'obtenir une majorité pour son bloc central.
Photo: DUKAS
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Richard WerlyJournaliste Blick

Seuls les médias étrangers peuvent diffuser leurs résultats. Ce samedi 6 juillet, à la veille du second tour des élections législatives en France, la publication des sondages et des projections en sièges est rigoureusement interdite. Blick, média suisse francophone, n’est en revanche pas concerné par cette interdiction.

Que disent ces ultimes enquêtes? Que la dissolution décidée par Emmanuel Macron le 9 juin au soir pourrait aboutir à une assemblée sans majorité. La grande déception est pour le Rassemblement national qui, si les sondages disent vrai, n’apparaît plus en mesure de décrocher seul les 289 sièges sur 577 indispensables pour avoir la majorité absolue. Les ultimes sondages disponibles confirment les chiffres publiés jeudi: l’extrême droite pourrait avoir entre 210 et 240 députés, une progression qui serait spectaculaire par rapport aux 88 députés RN sortants, mais insuffisante.

Efficacité du barrage républicain

Deux estimations obtenues par Blick, l’une de l’institut IFOP et l’autre de Harris Interactive, confirment l’efficacité du barrage républicain au Rassemblement national en termes de projections de sièges. Harris Interactive voit le RN plafonner à 215 sièges de députés sur 577. IFOP voit le parti de Marine Le Pen plafonner à 210 élus. 

Une autre estimation donne un nombre de députés RN inférieur à 200. Cette diminution des élus RN a été constante au fil de la semaine. Dimanche 30 juin, le parti national populiste est pourtant sorti largement vainqueur avec 33% des suffrages pour la coalition formée avec les partisans d’Éric Ciotti, soit dix millions d’électeurs.

La combinaison de ces deux estimations permet de dessiner une «zone grise» dans laquelle les trois blocs – droite nationale populiste, centre, Union de la gauche – pourraient se retrouver à quasi-égalité, après la vague de désistements pour faire barrage au RN. Le bloc central macroniste pourrait, au plus haut, obtenir environ 140 sièges, tandis que l’alliance de gauche pourrait, selon Harris Interactive, obtenir jusqu’à 198 sièges.

Extrapolations à partir du premier tour

Il est important de redire que ces estimations sont des extrapolations à partir des résultats du premier tour et de l’historique des circonscriptions. Elles peuvent évidemment être battues en brèche par la dynamique électorale.

«Il y a 16 millions d’abstentionnistes et c’est eux qui feront la décision», a appelé jeudi soir le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon. 460'000 électeurs français établis à l’étranger ont déjà voté, car ils peuvent le faire par internet. Selon ces mêmes estimations 68% des électeurs inscrits iraient voter pour le second tour ce dimanche, soit 1,3 point de plus que la semaine dernière. Au premier tour, l’abstention était déjà tombée à son plus bas niveau depuis 1997.

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