Ils en ont marre de tout. Enfin presque. C’est comme ça, une bonne partie des électeurs français compte utiliser les élections européennes du 9 juin pour exprimer leurs colères à géométrie variable. Avec, en tête de ce palmarès du ras-le-bol national: l’Union européenne. 52% des Français interrogés pour l’enquête Eurobaromètre publiée le 17 avril se disent pessimistes sur l’avenir de cette Union que leur pays a œuvré à forger. Seuls 42% se disent optimistes, le chiffre le plus bas parmi les 27 pays membres.
Mais de quoi les Français ont marre? Veulent-ils jeter aux orties l’euro, le grand marché unique, la liberté de circulation et l’intégration communautaire? Ou sont-ils travaillés au corps par des problèmes sectoriels que Bruxelles ne parvient pas à régler? La vérité est que le second scénario se vérifie le plus souvent.
Dès qu’ils sont interrogés, nos voisins dénoncent l’impuissance de l’Union européenne à juguler le problème de l’immigration massive, la responsabilité présumée de l’UE dans l’affaissement de leurs services publics, et le prix bien trop cher à payer par certaines catégories sociales, comme les paysans, assommés de paperasses au nom des normes écologiques et de la politique agricole commune.
Tu veux ou tu veux pas?
Logique, que ce ras-le-bol attisé par la campagne électorale, dominée par la liste nationale-populiste de Jordan Bardella, soit débattu au comptoir de l’Helvétix Café, le podcast de Blick qui décrypte chaque lundi le pays d’Astérix en version helvétique. France-Europe, un désamour annonciateur d’un divorce? La question doit être posée. C’est d’ailleurs pour tenter d’y apporter une réponse qu’Emmanuel Macron prononcera un nouveau grand discours à la Sorbonne, le 25 avril à Paris. France-Europe: tu veux ou tu veux pas? Parfois, on se croirait presque en Suisse…