Noël, son esprit, ses marchés, ses veillées, ses lumières. Cette période magique est connue de toutes et tous. Mais à Daillens, village du Gros-de-Vaud, ce moment charnière aura une saveur différente, cette année. La commune a en effet décidé de ne pas illuminer ses rues durant les Fêtes.
Motif avancé dans une carte illustrée adressée aux habitants par la Municipalité: les restrictions en matière d’énergie, qui «limitent les traditionnelles décorations de Noël». À la place, les 450 ménages recevront, dès ce lundi, une bougie fabriquée dans la région grâce à l’argent économisé. «Nous vous proposons [de l’allumer] près d’une fenêtre ces prochains soirs, afin d’illuminer différemment notre village», peut-on lire dans la missive.
Un geste cohérent?
Dans les faits, Daillens va plus loin que les directives cantonales liées au risque de pénurie énergétique, qui se limitent à restreindre les «illuminations commerciales de Noël». Alberto Mocchi, son syndic, par ailleurs député des Vert-e-s au Grand Conseil, parle de «cohérence».
«Nous avons renoncé à notre éclairage public, la nuit à partir de 23h, depuis le mois d’octobre déjà, amorce-t-il au bout du fil. Il aurait été absurde de maintenir, en parallèle, les illuminations de Noël. Beaucoup d’autres localités ont pris la même décision.»
Derrière l’argument d’économie d’électricité, n’est-ce pas, en réalité, une tentative déguisée d’effacer Noël et sa signification, comme le dénoncent régulièrement des élus de la droite conservatrice?
L’élu écologiste s’inscrit en faux: «La symbolique de la bougie, allumée sur une fenêtre, a justement été choisie pour créer un peu d’esprit des Fêtes. En outre, le traditionnel sapin de Noël, installé à côté de la maison de commune, sera bel et bien illuminé, comme chaque année.»
Finalement, renoncer aux lumières de Noël aura surtout permis à Daillens de financer — avec les quelque 3000 francs économisés — les cartes et les bougies réalisées par deux artistes de la région. Mieux encore: après avoir sorti sa calculette, l’édile estime même que plusieurs centaines de francs devraient rester dans les caisses de l’administration.