Contrôles de police multiples, blocs de béton devant l'entrée, arrestations et manifestations contre les mesures anti-Covid - le chassé-croisé avec la police s'est déroulé à un rythme effréné à Zermatt, en Valais. La famille qui détient le restaurant de la Walliserkanne – Ivan A.*, sa mère Nelli et son père Andreas – a pour le moins fait sensation.
Depuis, la famille s'est calmée et a été relâchée par les autorités. Le bar restera toutefois fermé jusqu'à vendredi au moins, et la licence d'exploitation de la famille lui a été temporairement retirée. Les avocats se sont risqués à une déclaration: «Après le stress de plusieurs jours de détention, les personnes concernées ont besoin de prendre de la distance par rapport aux expériences bouleversantes et formatrices de ces derniers jours et de s'en remettre dans le calme.»
De la distance, ce n'est pas tout à fait ce que prennent les principaux intéressés, puisqu'ils ont décidé, collectivement avec le deuxième fils de la famille Patrick A.*, qui était à l'étranger au moment de l'arrestation, de donner pour la première fois leur version des événements dans la «Weltwoche».
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Le jour de l'arrestation, Ivan A. se doutait déjà de quelque chose, révèle le fils. Quatre hommes étaient venus au restaurant le matin et s'étaient assis aux tables. «Des enquêteurs habillés en civils examinaient la situation sur place», assure-t-il.
Accusation de non-assistance à personne en danger
Peu après, le trio a été arrêté par la police. Les autorités, accusées par une personne externe d'avoir commis des violences, affirme que les arrestations ont été effectuées conformément au principe de proportionnalité puisque la famille ne s'était pas laissée arrêter sans résistance. Ivan, Nelli et Andreas A. démentent cette version. «Tout s'est passé exactement comme on le voit habituellement dans les films de mafia», raconte le fils. «Des dizaines d'officiers en gilet pare-balles» se seraient jetés sur eux. Les forces de l'ordre les auraient battus et plaqués au sol.
Son bras droit a été tordu vers le haut, poursuit Ivan A. Un officier a disloqué son épaule en la poussant avec son genou. Selon son avocat, le restaurateur a d'abord été interrogé au poste de police et n'a été emmené à l'hôpital que deux heures et demie plus tard. Depuis lors, il porte un bandage de soutien. L'avocat affirme qu'il s'agit de non-assistance à personne en danger.
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Délai du défi «trop court
Mais ce n'est pas tout: les coronasceptiques ont d'autres griefs. Le fils aîné Patrick A., qui détient la patente du restaurant, affirme que l'arrestation était illégale. «C'est moi qui dirige officiellement la 'Walliserkanne'. En mettant la main sur mon frère, ils ont arrêté mon employé, pour ainsi dire.»
Il affirme également qu'ils n'ont «jamais été correctement mis au courant» des accusations portées à leur encontre. Selon lui, il avait bien reçu une injonction écrite et contestable il y a quelques jours. Mais la famille n'avait eu que 24 heures pour la contester, et estime que c'est trop peu. «Un délai aussi court, c'est presque du harcèlement!», s'insurge leur avocat. Les propriétaires en sont convaincus: les autorités ont voulu faire d'eux un exemple. «Nous étions les premiers prisonniers politiques de Suisse», fulmine le père.
Le chef de la police se défend contre les accusations
La suite des événements pour la famille coronasceptique n'est pas encore claire. La procédure se poursuit. Mario Julen, qui avait auparavant accusé la police de violence, pourrait également être passible de poursuites judiciaires.
Le commandant de la police valaisanne Christian Varone s'est exprimé dans une interview au «Walliserbote» : «Les accusations qui ont été portées sont très graves. Les personnes qui les font veulent nuire à l'image de la police cantonale et communale - à dessein.» Nous «n'accepterons pas cela», a-t-il ajouté. «Nous nous réservons le droit d'intenter une action en justice contre les auteurs de ces déclarations.»
*Nom connu de la rédaction
(Adaptation par Lauriane Pipoz)