La découverte macabre, à un jet de pierre de la gare de Lausanne, dimanche, s’explique-t-elle par des raisons criminelles? C’est ce que suggère un témoignage inédit recueilli par Blick, ce lundi 8 avril.
D’abord, revenons brièvement un jour plus tôt. Le réveil a été douloureux, à l’Avenue Louis-Ruchonnet. À 9h26, une source nous fait parvenir une image montrant une tente habituellement utilisée par les secours pour cacher les dépouilles gisant sur l’espace public. Sur la scène, d’importantes traces de sang et des agents de la police scientifique en mouvement. Après quelques coups de fils, plus aucun doute n’est possible: un cadavre est étendu là, sur le trottoir, au cœur de la capitale olympique.
Une information confirmée plusieurs heures plus tard par la police municipale du chef-lieu vaudois. Impossible, alors, d’en savoir davantage, les forces de l’ordre se refusant à tout commentaire. Mais 24 heures après les faits, des publications sur les réseaux sociaux et le récit d’un riverain soufflent une lecture de cette affaire particulièrement sordide.
Embrouille puis massage cardiaque?
Selon deux internautes, qui n’ont pas répondu aux sollicitations de Blick, des secours auraient été vus en train d’effectuer un massage cardiaque à la victime aux environs de 6h du matin. Cependant, d’après un voisin du drame, tout aurait pu commencer près de 2h plus tôt.
«Je rentrais d’une soirée bien arrosée au Cully Jazz, glisse ce jeune homme. Il était entre 4h et 4h30. À la mi-Ruchonnet, j’ai remarqué des types qui avaient l’air de commencer à s’embrouiller. Deux étaient front contre front.»
Les souvenirs du témoin de cet accrochage — scène malheureusement banale dans les petits matins alcoolisés lausannois — sont flous. Il se rappelle cependant avec exactitude du passage piéton où le clash s’est noué. Ce dernier se situe à une cinquantaine de mètres d’où le corps a été retrouvé.
«Il me semble que deux gars se sont fait rejoindre à cet endroit par trois autres qui descendaient la rue, c’est à ce moment que le ton est monté», appuie-t-il. Pas de quoi, toutefois, particulièrement l’inquiéter et l’empêcher d’aller se coucher sans se retourner. Aujourd’hui contrit, il murmure: «J’espère que ce n’est pas un de ces gars qui s’est ramassé un coup de couteau ou je ne sais pas quoi…»
La victime est un quadragénaire
Blick a à nouveau sollicité la police ainsi que le Ministère public. Après lui avoir soumis le témoignage du noctambule, nous leur avons adressé une série de questions: la victime est-elle un homme? Une femme? Un enfant? Sait-on désormais s’il s’agit d’une mort accidentelle ou si un tiers est intervenu? Dans ce dernier cas, une arme a-t-elle été utilisée? À quelle heure précisément le cadavre a-t-il été retrouvé et depuis quand estime-t-on qu’il était sur le trottoir? Enfin, le récit de notre source correspond-il au cas qui occupe les inspecteurs?
Malgré une prise de position officielle des autorités, beaucoup d’interrogations restent en suspens. «La Police municipale de Lausanne confirme que le corps sans vie d’un homme d’une quarantaine d’années a été retrouvé ce dimanche 7 avril 2024, vers 5h35 à l’avenue Ruchonnet, à Lausanne», répond dans un courriel Alexia Hagenlocher, porte-parole de la police municipale. Elle enchaîne: «Une instruction est en cours sous la direction du Ministère public afin de déterminer les circonstances de ce décès, notamment s’il y a eu ou non l’intervention d’un tiers. Dans l’intervalle, aucune autre information ne peut être communiquée.»