Susanne Vincenz-Stauffacher
Une «féministe de droite» pour succéder à Petra Gössi?

Après seulement deux ans au Conseil national, Susanne Vincenz-Stauffacher est pressentie pour prendre la présidence du PLR. Les éloges pleuvent sur sa personnalité et sa trajectoire. Sa position au sein du parti est intéressante à plusieurs égards.
Publié: 30.06.2021 à 11:53 heures
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Dernière mise à jour: 30.06.2021 à 15:52 heures
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«C'est incroyablement excitant d'être à Berne, je suis absolument ravie», déclare Susanne Vincenz-Stauffacher.
Photo: Nathalie Taiana
Aline Leutwiler et Pascal Tischhauser

«Je suis absolument ravie d'être à Berne», s'enthousiasme Susanne Vincenz-Stauffacher. La conseillère nationale PLR est assise dans son bureau à Saint-Gall. Sa fille et assistante personnelle Lisa Vincenz, 25 ans, est avec elle. Dans un coin de la pièce se trouve «The Business Magazine for Ladies with Drive», soit Le magazine business pour femmes d'ambition. Le cadre est posé.

L'avocate de 54 ans ne siège pas à Berne depuis longtemps. Elle s'est surtout fait connaître en tant que présidente des Femmes PLR et grâce au lancement de l'Initiative populaire pour l'imposition individuelle. Elle est considérée comme une candidate solide pour succéder à Petra Gössi à la présidence du parti.

«Je n'attends pas que l'Etat s'occupe de moi»

La passion pour la politique dévore Susanne Vincenz-Stauffacher depuis longtemps. Politisée dès son plus jeune âge dans un foyer libéral, elle a été élevée selon le principe «Si tu réussis, fais en retour don de quelque chose à la société.»

Elle se confie à Blick: «Moi aussi j'ai eu ma phase de révolte, au cours de laquelle je me voyais plutôt aller au PS. Mais je n'ai pas aimé leur attitude basée sur la revendication permanente. Je veux faire les choses par volonté personnelle et ne pas attendre que l'Etat s'occupe de moi.» Elle est donc retournée au PLR.

Engagée dans les questions d'égalité

De nature déterminée, Susanne Vincenz-Stauffacher a étudié le droit, s'est mise à son compte à 25 ans et est devenue mère très tôt. «Je suis vraiment venue au monde à ce moment-là. On a automatiquement supposé que je resterais à la maison», explique l'avocate spécialisée dans le droit de la famille, et qui ne comptait pas s'arrêter là.

Les choses sont alors devenues claires pour elle, et sa voie s'est naturellement tracée: elle veut se battre pour l'égalité et un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Néanmoins, Susanne Vincenz-Stauffacher n'aime pas le terme «féministe»: «Pour moi, le terme est beaucoup trop porteur d'un sentiment de victimisation. Mais on peut dire que j'assume d'être définie comme une féministe de droite.»

Après des années de travail dans l'ombre, notamment à la direction de la section cantonale du PLR de Saint-Gall, elle s'aventure sous les feux de la rampe. Elle accède au premier siège de suppléante du Grand Conseil saint-gallois en 2018 et est élue au Conseil national peu après.

Elle veut garder le cap environnemental

À sa propre demande, elle y siège au sein de la Commission de l'environnement, de l'aménagement du territoire et de l'énergie (CEATE). «J'ai toujours dit que si je parvenais à la CEATE à Berne, je ferais campagne pour une solution majoritaire à la loi sur le CO, déclare la conseillère nationale qui reste positive, malgré une certaine déception perceptible sur son visage.

La loi a échoué dans les urnes. «Oui, cela m'a attristée. Mais je ne m'attarde jamais longtemps sur des décisions décevantes. Nous devons maintenant rassembler les parties de cette loi bénéficiant du soutien de la majorité», dit-elle de manière pragmatique.

La Saint-Galloise soutient pleinement le virage environnemental de Petra Gössi. Elle estime qu'un changement de cap est à éviter. «Ce serait une grave erreur si nous nous en éloignions maintenant», déclare-t-elle.

Trop à gauche pour la présidence?

Tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du parti, Susanne Vincenz-Stauffacher est considérée comme une bâtisseuse de ponts. Ceux qui ont déjà travaillé avec elle attestent de son objectivité, de son engagement et de sa volonté de trouver des solutions.

«Elle sait ce qu'elle veut sans être carriériste. Elle a du charisme et est courageuse. Comme les autres candidats, elle a tout ce qu'il faut pour être présidente», déclare Doris Fiala, conseillère nationale zurichoise et elle-même ancienne présidente des Femmes PLR.

Le plus grand handicap de Susanne Vincenz-Stauffacher? Son penchant pour des thématiques de gauche. La «féministe de droite» s'engage pour des causes telle que l'aide aux victimes ou les crèches à prix abordable. En tant que médiatrice, elle n'a pas peur de défendre, côte-à-côte avec le PS, les individus qui sont en bas de l'échelle sociale ou en marge de la société.

«Nous devons soutenir les plus faibles»

Elle se montre même favorable à des quota de femmes, à condition que ceux-ci soient temporaires. «Je parais parfois beaucoup plus à gauche que je ne le suis en réalité», déclare-t-elle ouvertement. Son credo? La «responsabilité personnelle plus». «Nous devons soutenir les plus faibles. Tous ceux qui peuvent le faire devraient le faire.»

Susanne Vincenz-Stauffacher est-elle alors intéressée par la présidence du PLR? «Je suis complètement surprise de l'intérêt qu'on me porte», a-t-elle déclaré depuis Saint-Gall. Elle aime son travail avec les Femmes PLR ainsi que dans son bureau et ne cherche pas vraiment un nouveau défi.

«Une coprésidence pourrait être une possibilité, indique-t-elle cependant. Mais j'y réfléchirai soigneusement lorsque tous les faits seront sur la table». Quoi qu'il en soit, sa fille Lisa est convaincue qu'elle ferait une bonne présidente, capable de rassembler différents courants et de mettre sur la table de nouveaux défis pour le PLR.

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