«Le changement climatique est le plus grand défi de notre temps», écrit EspaceSuisse, l'Association suisse pour l'aménagement du territoire, dans son communiqué. Et de souligner qu'en matière de protection du climat et de décarbonisation, l'aménagement du territoire a sa part de responsabilité à endosser, via notamment davantage d'investissement dans la protection de la nature et du paysage.
Renforcer la biodiversité et préserver les écosystèmes sont deux actions aussi importantes que celle de réduire des gaz à effet de serre, selon l'association. Et la Suisse accuse un retard en matière de politique climatique, a pointé Thomas Stocker, physicien, climatologue et représentant suisse du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) lors du congrès.
Cantons et communes doivent créer les conditions-cadres appropriées, estime EspaceSuisse. Le changement climatique doit être ancré dans leurs plans directeurs, leurs plans d'affectation et dans leurs règlements sur les constructions.
Un guide a été présenté aux près de 300 participants au congrès. Destiné aux petites et moyennes communes, il leur propose 60 mesures «efficaces et faciles», selon EspaceSuisse, à mettre en oeuvre en faveur du niveau de zéro émission nette.
Par ailleurs, EspaceSuisse, aux côtés d'acteurs des domaines du patrimoine culturel, de l'architecture, du paysage et de l'aménagement du territoire, lance la campagne Climat et culture du bâti. Ils s'engagent en faveur de l'objectif zéro émission ainsi que pour des espaces «de qualité et respectueux de notre identité».
La construction et l'utilisation des bâtiments représentent une consommation importante de ressources et des émissions élevées en CO2. En outre, «le débat sur le climat est dominé par les aspects techniques et économiques», relèvent-ils jeudi dans un autre communiqué.
La campagne présentera des études scientifiques, des exemples de réalisation et des solutions. Elle vise à montrer que l'autosuffisance énergétique, la promotion des énergies renouvelables et la neutralité carbone peuvent être conciliées avec une culture du bâti de qualité et qu'il peut en résulter «une plus-value sociale et culturelle».
Stratégie «adéquate», «bonne» planification et concept de qualité global pour l'ensemble de l'espace: une collaboration transdisciplinaire et intersectorielle renforcée doit permettre une «prise de conscience accrue des valeurs de la culture du bâti».
Des acteurs du secteur public, des organisations professionnelles et de la société civile s'engagent dans cette campagne, soutenus par l'Office fédéral de la culture. Outre EspaceSuisse, y participent notamment la Fédération des architectes suisses, la Chaire Héritage construit et conservation du patrimoine de l’EPFZ, la Conférence suisse des conservatrices et conservateurs des monuments, le Centre national d’information sur le patrimoine culturel ou encore Patrimoine suisse.
(ATS)