«S'exposer à plusieurs opinions»
La cheffe de la stratégie des Jeunes UDC se justifie sur sa rencontre avec l'extrême droite

La responsable de la stratégie des Jeunes UDC, Sarah Regez, fait monter la température après une rencontre avec les milieux d'extrême droite. Elle s'exprime désormais dans une vidéo Tiktok.
Publié: 03.04.2024 à 11:38 heures
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La politicienne des Jeunes UDC de Bâle-Campagne Sarah Regez a participé à une manifestation d'extrémistes de droite. Elle s'exprime aujourd'hui à ce sujet.
Photo: STEFAN BOHRER
Tobias Bruggmann

Une querelle a dégénéré au sein des Jeunes UDC au sujet de la responsable de la stratégie, Sarah Regez. Une enquête menée par Blick a révélé que la politicienne de l'UDC avait participé à une rencontre avec l'extrémiste de droite Martin Sellner. Le planificateur autrichien de «remigration» s'est produit dans le canton de Zurich, avec le groupe militant Junge Tat, qui est surveillé par les services de renseignement suisses. Aujourd'hui, six présidents de parti cantonaux des Jeunes UDC demandent la destitution de Sarah Regez jusqu'à ce que tous les reproches soient clarifiés.

Dans une vidéo Tiktok, la jeune femme prend position, sans pour autant parler directement de sa rencontre avec Martin Sellner. Elle tourne ses propos à l'hypothèse: dans notre société, il ne faut plus fréquenter certaines personnes, «car sinon on est directement mis de côté», se justifie Sarah Regez. Avant d'ajouter: «Et on prétend alors que si l'on s'en occupe, ce modèle de pensée sera également adopté.»

Ses opinions politiques sont toutefois déjà bien établies. Si elle s'asseyait avec quelqu'un, elle ne changerait pas d'avis. «Néanmoins, il est important de toujours écouter les autres opinions, avoue Sarah Regez. La démocratie signifie que l'on doit se forger une opinion. Et on ne peut la former qu'en s'exposant à différentes opinions.»

Le même rapport

Sarah Regez s'était déjà exprimée de manière similaire auprès du «Basler Zeitung. «En 2023, j'ai participé à de nombreux apéros, réunions, podiums, conférences et autres invitations, il n'y a pas eu de 'réunion secrète', quoi que cela veuille dire», écrit-elle au journal. Elle ne dément pas pour autant avoir rencontré Martin Sellner et des membres des Junge Tat.

Elle avait déjà déclaré au portail en ligne Prime News qu'elle aimait écouter «tous les courants». «Dans ce sens, j'entretiens la même 'relation' avec le Junge Tat que, par exemple, avec les Jeunes socialistes (Juso).»

Les jeunes partis exigent une prise de distance

Mardi, les sections des Jeunes UDC de Bâle-Ville, des Grisons, de Soleure, de Schaffhouse, de Thurgovie ainsi que du Säntis avaient exigé de leur parti qu'il se «démarque clairement des groupements extrémistes» et qu'il «se prononce en faveur de l'ordre fondamental démocratique».

Mercredi, les autres grands partis autour des jeunes PLR, Centre et Socialistes se sont également exprimés dans un communiqué de presse commun et ont demandé aux Jeunes UDC et leur président Nils Fiechter de se distancer systématiquement des personnes et des contenus d'extrême droite.

«Si les Jeunes UDC ne se distancient pas systématiquement des Junge Tat et de Martin Sellner, tant au niveau du personnel que du contenu, cela confirmerait qu'ils sont de mèche», a déclaré le président des Jeunes socialistes Nicola Siegrist. «De telles idéologies antidémocratiques et méprisantes n'ont pas leur place dans notre société.»

Nils Fiechter est en relation privée avec Sarah Regez. Mardi, il n'a pas souhaité s'exprimer auprès de Blick. «Les questions internes sont traitées en interne au sein des Jeunes UDC Suisse», s'était-il justifié. 

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