Punie pendant 30 jours
Facebook bloque la complotiste Chloé Frammery

Chloé Frammery a été bloquée par Facebook pour une durée de 30 jours, annonce-t-elle sur son canal Telegram. La Genevoise, figure de proue des complotistes romands, a été sanctionnée après avoir publié de fausses informations.
Publié: 09.12.2021 à 17:41 heures
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Dernière mise à jour: 11.12.2021 à 10:40 heures
Chloé Frammery, ici sur la place Fédérale à Berne, est la figure de proue des complotistes romands.
Photo: Keystone
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

La complotiste Chloé Frammery s’indigne, ses détracteurs jubilent. La Genevoise a annoncé ce jeudi sur son canal Telegram qu’elle avait été bloquée par Facebook pour une durée de 30 jours. Si son profil est toujours visible, elle est désormais temporairement réduite au silence. En cause: plusieurs fausses informations publiées sur son profil récemment.

Sans surprise, l’enseignante suspendue ne l’entend pas de cette oreille. Dans une des captures d’écran qu’elle a partagé avec ses abonnés, elle prouve avoir contesté la décision du réseau social étasunien.

Chloé Frammery ne compte pas se laisser faire.
Photo: D.R.

Elle souligne par ailleurs l’un de ses cinq écrits jugés problématiques par Facebook: «Ma publication sur les 2761 bébés morts après 'vaccination' Covid, issue du site officiel Vaers, 'ne respecte pas les standards de la communauté'… Les chiffres OFFICIELS seraient selon Facebook 'de la désinformation'… Bienvenue dans le meilleur des mondes», s’étrangle celle qui a affirmé publiquement à tort que le conseiller d’Etat Mauro Poggia n’était pas vacciné.

Des données non vérifiées

Si le Vaers — le système de signalement des effets indésirables des vaccins aux Etats-Unis — est effectivement une source officielle, ses données sont à prendre avec des pincettes. Et pour cause. Le Vaers ne permet pas de savoir si les effets indésirables qui sont rapportés ont réellement été causés par un vaccin, explique «Libération», en s’appuyant notamment sur le travail de l’agence de presse «Reuters». «Les prestataires de soins de santé, les fabricants de vaccins et le public peuvent soumettre des signalements au Vaers», indique la page des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) étasunien qui pilotent ce programme avec la FDA, l'Administration des denrées alimentaires et des médicaments. En d’autres termes: tout le monde peut rapporter un effet indésirable.

Nos confrères vont plus loin: les CDC avertissent à plusieurs reprises sur l’interface permettant d’accéder aux données que la base contient des signalements «non vérifiés». «Bien qu’ils soient très importants pour surveiller la sécurité des vaccins, les signalements du Vaers ne peuvent pas être utilisés seuls pour déterminer si un vaccin a causé ou contribué à un effet indésirable ou une maladie. Les rapports peuvent contenir des informations incomplètes, inexactes, fortuites ou invérifiables. La plupart des déclarations au Vaers sont volontaires, ce qui signifie qu’elles sont sujettes à des biais. […] Les données des signalements Vaers doivent toujours être interprétées en tenant compte de ces limites», peut-on notamment lire.

Ainsi, les allégations de Chloé Frammery ne reposent — une fois encore — sur aucun élément vérifié. Il est donc fort peu probable que Facebook fasse machine arrière et revoie sa sentence.

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