C’est une polémique aussi soudaine qu’inattendue. La commune de Saint-Imier a accueilli à plusieurs reprises un camion de vaccination sur son territoire pour permettre à la population de se faire piquer sans rendez-vous. Une action ordinaire en ce temps de pandémie de Covid qui vaut toutefois à la localité du Jura bernois une monumentale shitstorm sur les réseaux sociaux. La raison? Le véhicule fait son œuvre sur la place des… Abattoirs.
«Place des Abattoirs… Oui, c’est bien le bon nom. Tout à fait représentatif de la suite.» «Place des Abattoirs??? Cela prend tout son sens.» «Ils ont osé place de l’Abattoir. Cela ne fait pas tilt encore.» Des dizaines d’internautes, visiblement convaincus à tort (lire notre fact-checking) de la dangerosité du vaccin, ciblent les publications de la municipalité sur Facebook et voient en la localisation du camion un funeste présage.
Même la genevoise Chloé Frammery, véritable figure de proue des complotistes romands, y est allée de son commentaire sur Twitter. Un post qui compte très exactement 354 likes et 126 retweets au moment où ces lignes sont écrites. Il faut se pincer pour y croire.
Le Maire de Saint-Imier, Patrick Tanner, n’est pas sur les réseaux sociaux. «Heureusement», glisse-t-il ce mardi à Blick avec humour. Il a toutefois été informé des nombreux commentaires publiés en ligne. «On m'a dit que certaines réactions sont très violentes, regrette l’édile. Mais à ma connaissance, ce ne sont que des emballements sur les réseaux sociaux.»
Le camion reviendra-t-il?
Après vérification auprès de ses services, l’élu est catégorique: «Il n’y a eu aucun incident lors des passages du camion dans notre commune. Au contraire, cette offre a rencontré un vif succès.» S’il n’est a priori pas prévu que le véhicule revienne, Patrick Tanner annonce que des discussions sont actuellement menées avec le Canton.
«Il y a eu de la demande à Saint-Imier, assure-t-il. En tant que collectivité, il nous paraît important de proposer cette solution de vaccination aux habitants. Maintenant, une personne qui ne souhaite pas se faire vacciner en a parfaitement le droit, c’est un libre choix.» Si le dispositif devait finalement être reconduit, espérons que les autorités auront à cœur de ne pas attiser les élucubrations complotistes en évitant de parquer le camion devant des lieux sensibles. Comme le cimetière local, par exemple.