Le 28 octobre, il s’insurgeait encore sur Twitter. Il criait à la fraude électorale, alors que le scrutin sur la loi Covid se termine ce dimanche. Puis plus rien. François de Siebenthal, figure de proue du mouvement anti-vaccin romand, s’est tu sur les réseaux sociaux, lui qui y partage d’habitude de manière prolixe complots, indignations et contre-vérités. Que se passe-t-il?
«24 heures» annonçait vendredi que le Vaudois serait aux soins intensifs au CHUV. Selon ses proches, il s’agirait d’épuisement. Des informations seront données «en temps voulu sur son combat et son état de santé», commentent-ils laconiquement. Mais que tout le monde se rassure. Le tribun loufoque serait bientôt de retour sur le devant de la scène.
Vraiment? «Mise au Point» affirme pour sa part que le Covid pourrait être la vraie cause de son hospitalisation. Selon une source anonyme de son entourage, il aurait été placé dans un coma artificiel en raison de complications liées à la maladie. Le pronostic serait toutefois optimiste. Une version appuyée par des messages publiés sur son canal Telegram «1291».
Il lutte contre les «réseaux pédocriminels mondiaux»
Le complotiste défraie la chronique depuis le début de la pandémie: il affirme notamment que le coronavirus n’est pas plus dangereux qu’une grippe et refuse farouchement la vaccination. Mais l’homme va également beaucoup plus loin que beaucoup de ses compères, au point qu’il lasse même les opposants aux mesures Covid.
François de Siebenthal prétend connaître l’existence de réseaux pédo-criminels et satanistes qui auraient infiltré l’intelligentsia mondiale et suisse, à l’image des adeptes de QAnon aux États-Unis. Il a fait l’objet d’un chapitre entier dans l’enquête de «Heidi. news» sur les complotistes l’année dernière. Le site d’informations en ligne avait infiltré un de ses journalistes dans une nébuleuse où François de Siebenthal côtoyait d’autres figures très radicales, comme la Genevoise Chloé Frammery.
A l’origine de monnaie pleine
Cela fait par ailleurs des décennies qu’il évoque des conspirations franc-maçonnes et autres théories farfelues. Économiste de formation, cet ancien banquier se définit lui-même comme un «spiritualiste». En 2003, il s’est porté candidat au Conseil d’Etat vaudois en tant qu’indépendant et consul des Philippines en exercice.
Il avait alors parlé au journal «Le Temps» des «ordres maçonniques et autres sociétés secrètes qui veulent anéantir la classe moyenne et étendre leurs réseaux dans le milieu des plus hauts fonctionnaires de l’Etat vaudois». Il a également été la figure majeure derrière l’initiative Monnaie pleine, rejetée par les électeurs en juillet 2018. François de Siebenthal s’est présenté sans succès au Conseil national en 2019. Il a en outre fait la une des journaux en lançant une initiative contre l’application Swiss Covid l’année dernière.
(Adaptation par Jocelyn Daloz)