Mauro Poggia est un habitué des saillies détonantes. Durant cette pandémie, le conseiller d’État genevois en charge de la Santé a égrené ses prises de position tranchées dans la presse: en juillet, il s’exprimait contre la vaccination obligatoire des soignants que venait de décréter Emmanuel Macron en France. En août, il mettait en garde les anti-vaccins face aux vaccinés qui perdaient patience, tout en astreignant dans la foulée le personnel soignant genevois aux tests réguliers. Il avait également appelé à la fin de la gratuité des tests des mois avant que le Conseil fédéral ne prenne cette décision.
«Médicalement, ça n’a pas de sens»
Aujourd’hui, Mauro Poggia confie à la «Tribune de Genève» qu’il souhaite priver de certificat Covid les personnes non vaccinées qui se font tester: «Je pense qu’il faudrait le faire, mais au niveau national – avec les conséquences sociales qu’on imagine…» S’il concède que cette restriction du certificat pourrait encourager les réunions privées — où le contrôle des gestes barrières est encore plus incertain que dans un lieu public — il justifie sa position en disant que «médicalement, cela n’a pas de sens d’assimiler le test à la vaccination ou à la guérison. C’était une mesure politique pour ne pas nous couper les uns des autres».
Le politicien du Mouvement Citoyen Genevois (MCG) estime que, dans l’idéal, il faudrait pouvoir obliger les gens à se faire vacciner. Il juge toutefois compliqué, eu égard à l’État de droit et à la difficulté de contrôler efficacement une telle mesure. Il serait en revanche favorable à une participation des personnes non vaccinées aux frais médicaux engendrés en cas d’infection au Covid.