Le variant Omicron du coronavirus reste une énigme. Son origine, les raisons de sa contagion fulgurante et sa dangerosité restent à déterminer. Mais une étude menée en Afrique du Sud et une découverte faite par des chercheurs américains pourraient toutefois apporter des premières réponses.
Des scientifiques de l'Université de Stellenbosch, en Afrique du Sud, ont par exemple découvert que le variant Omicron peut échapper à la protection immunitaire des personnes guéries du Covid. Leurs résultats ont été présentés dans une publication scientifique, qui n'a toutefois pas encore été examinée par des experts. Près de 2,8 millions d'échantillons ont été évalués.
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Les guéris plus exposés
Premier élément marquant: le risque d'être infecté par Omicron après une guérison est trois fois plus élevé que pour les autres variants. Cette capacité est probablement l'un des facteurs expliquant pourquoi Omicron se propage si rapidement en Afrique australe. On ne sait pas encore dans quelle mesure il peut échapper à la protection immunitaire des personnes vaccinées.
On soupçonne en revanche pourquoi il est plus contagieux. En cause: les 30 mutations dans la protéine Spike. Selon les chercheurs, Omicron pourrait, en raison de sa structure différente, se lier — mieux que ses prédécesseurs — au récepteur ACE2, protéine nécessaire à l'entrée du Covid-19 dans nos cellules. Plus cette liaison est bonne, plus le virus peut se faufiler facilement dans la cellule. Le variant Delta y parvenait déjà mieux que l'Alpha. C'est en grande partie grâce à cela qu'il a pu supplanter les autres dans le monde entier.
Des gènes du rhume
Un autre élément de réponse sur le mystère Omicron vient des Etats-Unis. Selon le «New York Times», des experts ont découvert une séquence de gènes que l'on retrouve dans les virus courants du rhume. Grâce à celle-ci, il serait possible qu'Omicron se soit mieux adapté à ses hôtes humains.
Les chercheurs supposent que le mélange du matériel génétique a eu lieu à l'intérieur d'un corps humain souffrant de déficience immunitaire. Mais cela reste une thèse. Autre hypothèse: il serait d'abord apparu chez des animaux.
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Le gouvernement renforce les mesures
Ce qui est clair en revanche, c'est que les experts s'inquiètent de ce variant. Les chiffres en Afrique du Sud augmentent rapidement. En Grande-Bretagne, on s'attend à une évolution similaire.
Selon le gouvernement britannique, 336 cas d'Omicron ont été enregistrés jusqu'à présent dans le pays. Aucune des personnes concernées n'a jusqu'à présent dû être traitée à l'hôpital, a déclaré le ministre britannique de la Santé Sajid Javid lundi soir au Parlement.
En réaction, la Grande-Bretagne a réintroduit l'obligation de porter un masque dans les magasins et les transports en commun, ainsi que des restrictions d'entrée sur le territoire plus strictes. Le gouvernement s'était jusqu'à présent refusé à prendre des mesures plus sévères à l'intérieur du pays.
(Adaptation par Jocelyn Daloz)