Homonyme infortuné
Une firme suisse nommée Omicron devient célèbre

Le nom de cette entreprise est sur toutes les lèvres. Et pour cause: elle s'appelle Omicron. Cette firme informatique zurichoise prend cette homonymie à la légère et en profite pour se faire du marketing.
Publié: 04.12.2021 à 16:37 heures
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Dernière mise à jour: 04.12.2021 à 17:05 heures
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Une entreprise informatique de Wallisellen, vers Zurich, porte exactement le même nom que la nouvelle variante du virus.
Photo: Omicron
Fabio Giger

Il y a un nom qui a été omniprésent dans la presse, dans les conversations de café, les repas familiaux, les pauses clopes: Omicron. Malheureusement pour Thomas Stutz, ce n'est pas de son entreprise que l'on parle, mais du variant du coronavirus qui plonge un monde déjà chamboulé dans une incertitude encore plus grande.

Omicron SA est en effet une petite entreprise suisse d'informatique basée à Wallisellen, à deux pas de l'aéroport de Zurich. L'ironie du sort: elle a bien affaire à des virus. Des virus informatiques, puisqu'elle se spécialise en sécurité et protège ses clients de logiciels malveillants et autres chevaux de Troie.

Thomas Stutz a fondé Omicron AG il y a 26 ans. «Ce mot nous a interpellés, et l'adresse Internet correspondante n'était pas encore attribuée», explique-t-il à Blick. Il ne pouvait pas se douter à l'époque que ce nom désignerait un jour un virus en pleine pandémie mondiale.

Nettement plus de pages vues depuis une semaine...

L'entrepreneur ne s'est pas laissé décontenancer par cet homonyme infortuné et a réagi sur son site web: apparaît en effet en homepage une illustration avec la phrase: «Nous ne pouvons pas vous protéger de tous les virus ! En revanche, nous luttons efficacement depuis 1995 en ce qui concerne les virus informatiques.»

Le nombre de pages consultées a sensiblement augmenté depuis l'apparition de la variante du virus. «Beaucoup de gens tombent sur notre site lors de leurs recherches Google», dit Thomas Stutz. En privé aussi, on le taquine régulièrement du nom de son entreprise: «Certains insinuent que c'est moi qui aurait payé pour qu'on nomme le virus ainsi, afin que le monde entier parle de nous.» La bonne nouvelle, selon lui: les gens ne se tromperont plus en écrivant Omicron. En allemand, l'écriture privilégiée de cette lettre grecque serait en effet avec un «k». Mais au vu de l'omniprésence de l'orthographe anglophone avec un c, les gens ne s'y tromperont plus!

«Les virus informatiques aussi se transforment constamment»

Homonyme ou pas, Thomas Stutz souhaite que le variant Omicron ne soit bientôt qu'un lointain souvenir. Y compris pour son propre business: malgré le boom informatique, l'entreprise a perdu quelques commandes, parce que certains clients ont dû se serrer la ceinture à cause de la pandémie et ont dû repousser ou annuler certains projets informatiques.

Une stratégie de court terme que Thomas Stutz déplore, puisqu'économiser sur la sécurité informatique n'est pas une bonne idée à long terme: «Les virus et les attaques de pirates évoluent constamment et deviennent de plus en plus sophistiqués», explique-t-il. Omicron nous l'aura rappelé: cela vaut aussi bien pour les virus informatiques que pour les coronavirus.

(Adaptation par Jocelyn Daloz)

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