«Lors de séquençages du virus, nous voyons toujours de nombreuses mutations, mais il n'est pas toujours clair si elles font d'un virus un nouveau variant», précise Emma Hodcroft dans un entretien diffusé vendredi par les journaux du groupe de presse CH-Media. Ce n'est que lorsqu'une accumulation de mutations apparaît que des recherches ciblées sur un variant sont lancées, ajoute-t-elle.
Dans le cas d'Omicron, un virologue de Londres a été le premier à attirer l'attention sur le fait que B.1.1.529 présentait un nombre inhabituellement élevé de mutations sur la protéine spike, raconte l'experte bernoise. Ce n'est qu'ensuite que les équipes de recherche ont commencé à creuser la piste et que l'équipe sud-africaine a trouvé un grand nombre de mutations.
Sur le même sujet
«Cela explique pourquoi des pays annoncent les uns après les autres qu'ils ont des cas d'Omicron, dont certains sont antérieurs à ceux d'Afrique du Sud», explique la virologue. Ces cas montrent seulement «que la mutation a déjà fait le tour du monde avant d'être découverte».
Emma Hodcroft appelle à la prudence quant aux restrictions de voyage. «Il est parfaitement concevable qu'à l'avenir, les pays resteront prudents s'ils découvrent des mutations inquiétantes, après avoir vu comment d'autres ont été punis» pour les avoir révélées.
Après la découverte de la nouvelle souche du SARS-CoV-2, la Suisse a imposé des règles de quarantaine aux personnes arrivant de pays où le variant a été confirmé. Actuellement, 23 pays figurent sur cette liste, dont l'Afrique du Sud, le Portugal, la Grande-Bretagne, la Belgique et l'Australie.
(ATS)