Nouvelle vague de Covid
L'Allemagne décide de restrictions drastiques

L'Allemagne va imposer des restrictions drastiques aux non-vaccinés, alors qu'un vent de panique souffle dans le monde face au variant Omicron, qui risque de devenir majoritaire en Europe d'ici «les tout prochains mois». Bruxelles évoque l'obligation vaccinale.
Publié: 02.12.2021 à 18:48 heures
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Dernière mise à jour: 03.12.2021 à 07:41 heures
Angela Merkel vient de prendre une des toutes dernières décisions de son long mandat.
Photo: keystone-sda.ch

La chancelière Angela Merkel a annoncé jeudi un durcissement des restrictions visant les personnes non vaccinées contre le Covid-19, leur imposant un quasi-confinement, sans accès aux commerces non essentiels, restaurants, lieux de culture ou de loisirs. Ils devront aussi désormais limiter leurs contacts, à domicile ou à l'extérieur, à deux autres personnes maximum d'un autre foyer.

Ces nouvelles mesures ont été prises à l'issue d'une réunion avec son successeur, Olaf Scholz, et les dirigeants des 16 régions du pays. Un projet de loi sur l'obligation vaccinale, à laquelle l'ancien maire de Hambourg est favorable, sera soumis au parlement pour une entrée en vigueur en février ou mars.

Un maximum de 15'000 spectateurs dans les stades

Face à la nouvelle vague de Covid, les gouvernement et les chefs des Länder allemands ont décidé de restreindre la capacité des stades.

Il ne pourra ainsi pas y avoir plus de 15'000 spectateurs dans une enceinte ouverte, et au maximum 50% de la capacité totale. Le port du masque sera obligatoire et les personnes admises seront soit vaccinées soit guéries. Il est possible qu'un test négatif soit en plus requis.

Les Länder dans lesquels les taux d'infection sont particulièrement élevés peuvent décréter des matches à huis clos. C'est notamment le cas en Bavière ou dans la Saxe.

(ATS)

Face à la nouvelle vague de Covid, les gouvernement et les chefs des Länder allemands ont décidé de restreindre la capacité des stades.

Il ne pourra ainsi pas y avoir plus de 15'000 spectateurs dans une enceinte ouverte, et au maximum 50% de la capacité totale. Le port du masque sera obligatoire et les personnes admises seront soit vaccinées soit guéries. Il est possible qu'un test négatif soit en plus requis.

Les Länder dans lesquels les taux d'infection sont particulièrement élevés peuvent décréter des matches à huis clos. C'est notamment le cas en Bavière ou dans la Saxe.

(ATS)

«Avantage substantiel» du nouveau variant

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), basé à Stockholm, a de son côté indiqué que «les données préliminaires suggèrent un avantage substantiel» du nouveau variant sur le variant Delta jusqu'ici dominant.

Sur la base de ces modèles mathématiques, «Omicron pourrait causer plus de la moitié des infections provoquées par le virus SARS-CoV-2 dans l'Union européenne d'ici les tout prochains mois», a mis en garde l'agence jeudi.

Une discussion «doit être menée» sur l'obligation vaccinale dans les Etats membres de l'UE, a estimé mercredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Un mélange toxique

Car pour l'heure, a souligné à Genève le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, l'insuffisance de la couverture vaccinale contre le Covid et celle du niveau de dépistage constituent un mélange «toxique».

C'est «une recette parfaite pour que des variants se reproduisent et s'amplifient», a-t-il prévenu, soulignant que la fin de la pandémie est «une question de choix».

En Afrique du Sud, où a été annoncée l'identification du variant Omicron la semaine dernière, et où moins d'un quart de la population est vaccinée, les autorités ont décrit devant le Parlement une propagation «exponentielle» du virus. Le nouveau variant, manifestement très contagieux, étant déjà dominant.

Les anticorps n'empêchent pas d'attraper Omicron

Selon une chercheuse de l'Institut national sud-africain des maladies transmissibles (NICD), les anticorps issus d'une première infection au Covid-19 n'empêchent pas d'attraper à nouveau la maladie avec le variant Omicron.

Emboîtant le pas au président sud-africain Cyril Ramaphosa, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a dénoncé les fermetures de frontières, les qualifiant d'une forme d'"apartheid» contre une Afrique pas suffisamment vaccinée.

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a elle aussi estimé que la priorité demeurait de «s'assurer que les vaccins sont produits et distribués le plus rapidement possible à travers le monde».

Les pays développés du G20 ont dépensé 10'000 milliards de dollars pour protéger leur économie pendant la crise, alors que vacciner la planète ne coûterait que 50 milliards, a déploré Laurence Boone, la cheffe économiste de l'OCDE.

Présent sur tous les continents

Le variant Omicron a été repéré sur tous les continents, notamment en Europe, déjà confrontée avant son apparition à un fort rebond de l'épidémie. Après de nombreux autres pays, l'Irlande, l'Islande, l'Inde ont à leur tour annoncé leur premier cas. La France a, elle, confirmé un premier cas sur son sol métropolitain. En Norvège, une cinquantaine de cas du variant Omicron sont redoutés après un repas de Noël.

Les Etats du Vieux continent ont décidé de durcir à nouveau les restrictions sanitaires: contrôles aux frontières, interdiction de voyager vers l'Afrique australe, masque obligatoire dans les transports et les magasins au Royaume-Uni, recommandation de vacciner les enfants vulnérables en France, etc.

Divers laboratoires, dont Moderna, AstraZeneca, Pfizer/BioNTech et Novavax, se sont dits confiants dans leur capacité à créer un nouveau vaccin contre Omicron. La Russie a, elle aussi, annoncé travailler sur une version de son «Spoutnik V» ciblant spécifiquement ce variant.

Jamais un variant du Covid-19 n'avait provoqué autant d'inquiétude depuis l'émergence de Delta, actuellement dominant et déjà très contagieux.

L'OMS juge «élevée» la «probabilité qu'Omicron se répande au niveau mondial», même si de nombreuses inconnues demeurent: contagiosité, efficacité des vaccins existants, gravité des symptômes.

Elément rassurant: à ce jour, aucun décès associé à Omicron n'a été signalé.

(ATS)

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