Face à ce qui ressemble à de la panique, le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déconseillé aux plus de 60 ans et aux personnes à risque de voyager, tout en jugeant inutiles les interdictions en la matière prises par de nombreux pays qui «n'empêcheront pas» la propagation du nouveau variant.
Comprenant «le souci de tous les pays de protéger leurs citoyens», il s'est aussi dit «préoccupé par le fait que plusieurs Etats membres prennent des mesures générales et brutales qui ne sont ni fondées sur des preuves ni efficaces en soi, et qui ne feront qu'aggraver les inégalités» entre pays.
Ces mesures «peuvent avoir un impact négatif en dissuadant les pays de signaler et de partager les données épidémiologiques et de séquençage», a d'ailleurs prévenu l'OMS.
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Une baisse de l'efficacité des vaccins?
Dans un entretien au Financial Times, Stéphane Bancel, dirigeant de Moderna, a prédit une «baisse significative» de l'efficacité des vaccins actuels face à Omicron et estimé qu'il faudra plusieurs mois pour en élaborer un nouveau.
Divers fabricants, dont Moderna, AstraZeneca, Pfizer/BioNTech et Novavax se sont néanmoins dits confiants dans leur capacité à créer un nouveau vaccin contre le Covid-19. La Russie a, elle aussi, annoncé travailler sur une version de son Spoutnik V ciblant spécifiquement Omicron.
Signalée initialement en Afrique du Sud la semaine dernière, cette nouvelle souche a été repérée sur tous les continents. Outre les suspensions de voyages, de nombreux Etats ont instauré des dispositifs préventifs et, pour les plus riches, exhorté leur population à se faire injecter une dose de rappel.
Inquiétudes après le variant Delta
Jamais un variant n'avait provoqué autant d'inquiétude depuis l'émergence de Delta, actuellement dominant et déjà très contagieux. L'OMS juge «élevée» la «probabilité qu'Omicron se répande au niveau mondial», même si de nombreuses inconnues demeurent: contagiosité, efficacité des vaccins existants, gravité des symptômes. Elément rassurant: à ce jour, aucun décès associé à Omicron n'a été signalé.
En Afrique du Sud, la majorité des nouvelles contaminations sont déjà liées à Omicron et le gouvernement prédit une hausse exponentielle. Ces données laissent penser que le variant a un grand potentiel de propagation et rappellent l'urgence d'une vaccination à l'échelle mondiale, seule à même de permettre de contrôler l'épidémie, alors que l'Afrique est très peu vaccinée.
Mardi, les bourses mondiales et le pétrole reculaient nettement face à l'avancée d'Omicron. La Chine a de son côté reconnu qu'Omicron compliquerait l'organisation des Jeux olympiques d'hiver de Pékin (4-20 février 2022), mais a réaffirmé sa confiance dans leur réussite.
Deux cas en Suisse
Mardi soir, deux cas de coronavirus dus à Omicron ont aussi été détectés en Suisse. La France a signalé son premier cas mardi, sur l'île de la Réunion, et recommande désormais la vaccination aux 5-11 ans présentant un risque de forme grave du Covid.
En Allemagne, qui connaît une véritable flambée, le Parlement sera appelé à se prononcer d'ici la fin de l'année sur une loi imposant la vaccination à l'ensemble de la population, a annoncé le futur chancelier Olaf Scholz.
En Asie, le Japon, trois semaines après avoir assoupli certaines restrictions, interdit depuis mardi «toutes les entrées de ressortissants étrangers». Le gouvernement a confirmé mardi son premier cas d'Omicron.
Port du masque obligatoire au Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, pays parmi les plus endeuillés par la pandémie (près de 145'000 morts), porter un masque dans les transports et les magasins est redevenu obligatoire mardi. Tous les voyageurs y arrivant doivent faire un test PCR et s'isoler jusqu'au résultat.
Depuis ce weekend, Londres n'acceptait déjà plus les non-Britanniques venant de 10 pays africains (Afrique du Sud, Namibie, Lesotho, Eswatini, Zimbabwe, Botswana, Malawi, Mozambique, Zambie et Angola).
Les Pays-Bas ont fait état de 14 passagers arrivés d'Afrique du Sud porteurs d'Omicron. Mais le variant était déjà en circulation dans le pays le 19 novembre, soit presque une semaine avant l'annonce sud-africaine sur l'existence du variant, selon les autorités néerlandaises.
(ATS)