Le sort du festival de musique albanaise Alba est scellé. Le plus grand rassemblement autour de la musique albanaise d'Europe n'aura pas lieu ce week-end, depuis que la révocation de l'autorisation a été validée par un tribunal.
Jeudi, le Conseil d'État retirait en effet l'autorisation au festival qui se serait déroulé ce week-end. Les organisateurs se sont défendus juridiquement contre ce qu'ils considèrent être une discrimination en raison de leurs origines albanaises. En vain.
«Je suis extrêmement déçu», déclare l'organisateur Adem Morina dans l'après-midi sur le site du Hardturm de Zurich, alors que derrière lui, les scènes et les tentes sont démontées. Pour lui, cette décision n'est pas justifiée. Le Conseil d'État a en effet motivé sa décision sur le fait que la communauté albanaise est trop peu vaccinée et trop touchée en ce moment pour qu'un tel évènement puisse avoir lieu, précisant que les hôpitaux du canton sont proches de la surcharge.
Un argument qui agace Aem Morina, puisque l'évènement n'aurait été accessible qu'avec un certificat.
L'annulation du festival atteint l'arène politique
La décision du canton a motivé plusieurs éditoriaux dans la presse zurichoise, de Watson à la NZZ, et a atteint une dimension politique. Lors de la conférence de presse tenue par les organisateurs d'Alba, le conseiller cantonal Perparim Avdili (PLR), parle d'une décision «scandaleuse». Pour lui, le Conseil d'État donne le signal, par cette décision, qu'il ne croit pas au système de certificat Covid. Du moins pas quand il concerne des Albanais. En effet, d'autres évènements nécessitant un certificat Covid n'ont pas été annulés.
Cette décision stigmatiserait ouvertement la communauté albanaise. «A ce titre-là, on pourrait tout aussi bien annuler un festival de lutte car il y a beaucoup de membres de l'UDC et ils ne sont souvent pas vaccinés.»
Vendredi matin, les comptes de réseaux sociaux du festival indiquaient toujours l'intention d'engager une action en justice contre cette décision.
La justice rejette la plainte
Une heure plus tard, le tribunal administratif tranche. «Nous avons reçu ce matin une décision du tribunal administratif, selon laquelle la plainte de l'organisateur du festival a été rejetée», a annoncé la Chancellerie d'État de Zurich.