Une ferme magnifiquement rénovée, entourée de vieux arbres au feuillage vert foncé, idéalement située dans la banlieue de Berne. Une voiture de sport trône dans le garage et la baie vitrée laisse entrevoir un mobilier précieux. Un cadre magnifique.
Pourtant, en y regardant de plus près, on remarque l’épaisse couche de poussière qui s’est déjà accumulée sur la Jaguar. Le bolide n’a pas été déplacé depuis longtemps, la plaque d’immatriculation a été démontée. Le logement semble abandonné. Pas étonnant: Boris H.* est en prison, et sa femme Viola H.* est décédée.
Intérêt suspect pour les substances toxiques
Rembobinons. Selon un article de la «NZZ», Boris H., marié depuis de nombreuses années, est tombé amoureux d’une autre femme. Ce Bernois n’est pas parvenu à parler de sa nouvelle flamme à son épouse Viola H. et à la quitter. Il projetait de partir bientôt en vacances avec sa nouvelle compagne, mais il estimait que son mariage l’empêchait. Il a alors pris une décision glaçante et a commencé à faire des recherches sur les effets de certaines substances toxiques.
Il a ensuite commandé sur Internet de grandes quantités d’un médicament contre la goutte. En cas de surdosage, ce médicament peut intoxiquer le patient, et il n’existe pas d’antidote. Les effets secondaires des comprimés peuvent notamment être des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements et des diarrhées. Boris H. semble avoir pensé que personne ne douterait de la cause de ces symptômes, sa femme souffrant de troubles alimentaires.
Soupçon de gastro-entérite ordinaire
Il a alors réduit les comprimés en poudre et les a mélangés au porridge de sa femme le matin du 20 mars 2021. Peu de temps après, Viola H. a été prise de diarrhées et de vomissements. A l’hôpital, elle est renvoyée chez elle après un diagnostic de gastro-entérite ordinaire.
Le 22 mars, elle ne se sentait toujours pas mieux et est retournée à l’hôpital. Deux jours plus tard, Viola H. est décédée à l’hôpital, après la défaillance multiple de ses organes.
Il nie les faits
Boris H. a alors joué le veuf éploré, comme le rapporte la «NZZ». Jusqu’à ce que les résultats de l’autopsie soient connus. Le 7 avril, le Bernois a été arrêté. Il se trouve depuis derrière les barreaux. Il nie les faits.
Ce n’est que début mars 2022 que le public apprend finalement l’empoisonnement présumé qui s’est déroulé dans la banlieue bernoise, lorsque le parquet communique l’inculpation pour meurtre.
Le procès aurait dû avoir lieu ce lundi. Mais mardi, le tribunal régional de Berne-Mittelland a annoncé: «Cette audience doit être reportée à une date ultérieure en raison de l’état de santé actuel du prévenu.»
«Et dire que nous avons d’abord eu pitié de lui!»
Dans le quartier où vivait autrefois l’ancien couple, les voisins ont depuis appris plus sur ce qui s’était passé dans le logement. Des mois plus tard, le choc est encore grand. «Et dire que nous avons d’abord eu pitié de lui lorsque nous avons appris la mort de sa femme!», confie une habitante à Blick.
L’empoisonneur présumé et sa femme n’avaient pas beaucoup de contacts avec les autres habitants de la banlieue. Ils vivaient depuis novembre 2020 seulement dans la ferme. Une voisine raconte avoir vu de «nombreux agents» après le décès inattendu. Une autre raconte que l’appartement est sous scellé depuis.
Un choc pour les collaborateurs
Le Bernois avait été engagé comme CEO pour une entreprise de conseil dans le secteur informatique. Le contrat de travail a pris fin en juin 2021. L’entreprise ne veut pas s’exprimer sur les circonstances exactes du départ de Boris H., ni sur sa personne. Cette histoire a toutefois été un choc pour les collaborateurs.
Une nouvelle date pour le procès n’a pas encore été fixée.
* Noms modifiés