Magdalena Martullo-Blocher mène la résistance contre la loi sur l'électricité
L'UDC ne valide pas la nouvelle loi d'Albert Rösti sur l'énergie

Au cours de cette session, le ministre de l'Énergie Albert Rösti a réussi à faire passer sa première grande loi: le décret sur la production future d'électricité. Pourtant, son propre groupe parlementaire renonce à le suivre. Explications.
Publié: 21.09.2023 à 11:37 heures
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Dernière mise à jour: 21.09.2023 à 12:02 heures
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La semaine prochaine, le Parlement votera sur le décret manteau, c'est-à-dire sur la production future d'électricité. Sur la photo, le lac de barrage valaisan de Gebidum.
Photo: Andrea Soltermann
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Pascal Scheiber

La semaine prochaine, le Parlement décidera de l'avenir de l'électricité en Suisse. Après deux ans de lutte acharnée entre le Conseil national et le Conseil des États, le décret est sur la dernière ligne droite. Et ce, grâce (aussi) au ministre de l'Énergie UDC Albert Rösti.

L'acte unique est un élément clé de la mise en œuvre du tournant énergétique. Il prévoit notamment l'obligation d'installer des panneaux solaires dans toutes les nouvelles constructions d'une certaine taille. Et c'est justement à cause de ce point que l'UDC s'agite.

«Peu d'électricité, mais beaucoup de coûts»

Emmenée par la vice-présidente Magdalena Martullo-Blocher, une partie du groupe UDC renonce à suivre son conseiller fédéral. «Ce décret n'apporte effectivement que peu d'électricité, mais de très nombreux coûts qui se répercuteront sur la facture», explique l'entrepreneuse grisonne pour justifier son opposition. La Suisse a besoin de beaucoup plus d'électricité et les mesures décidées ne sont qu'une goutte d'eau dans l'océan.

D'autres membres du groupe parlementaire veulent toutefois (essayer de) tendre la main et ne pas poignarder leur propre conseiller fédéral dans le dos. Si Albert Rösti soutient le compromis, c'est qu'il doit être utile, lance un conseiller national UDC. Un autre ajoute qu'il faut agir maintenant pour garantir l'approvisionnement en électricité, même si on n'est pas satisfait à 100%.

Le groupe parlementaire est divisé en trois

Concrètement, le groupe parlementaire est divisé en trois: un tiers veut approuver la loi, un tiers veut voter contre – soutenu par Magdalena Martullo-Blocher – et le dernier tiers ne veut se fâcher avec aucun des deux camps et s'abstiendra probablement.

Il reste pourtant un point qui pourrait faire de l'UDC divisée un front commun contre Albert Rösti: le Conseil national et le Conseil des États ne se sont pas encore mis d'accord sur la question de savoir si les grandes places de parking en plein air, par exemple devant les centres commerciaux ou les gares, doivent également être équipées de toits solaires.

Le Conseil national est pour, le Conseil des États est contre. Pour l'UDC, une chose est claire: si l'obligation d'installer des panneaux solaires sur les places de parking est adoptée, le groupe parlementaire dira unanimement non.

Une menace en demi-teinte

Au Parlement, le comportement de vote de l'UDC ne joue pas un grand rôle. À part lui, tous les partis accepteront le décret. Mais selon Magdalena Martullo-Blocher, la direction du parti réfléchit à un référendum. La décision ne sera prise qu'après le vote final.

La question de savoir si l'UDC veut vraiment se présenter devant le peuple contre son propre conseiller fédéral doit être mûrement réfléchie. Le parti a perdu sa première déculottée avec Albert Rösti: la votation de la loi sur la protection du climat. La vice-présidente du parti tempère ses propos en disant que l'UDC doit répartir ses «forces». 

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