Initialement prévue pour 2032 puis décalé à 2035 car réajustée, la mise en service de l’extension de la gare de Genève ne sera finalement pas d’actualité avant 2038, a appris Blick. Selon différents acteurs proches du dossier, le nouveau délai, qui sera communiqué ce mardi 28 novembre par les CFF et ses partenaires étatiques, serait même optimiste: «Parler de 2040 est plus réaliste», murmure-t-on en coulisse.
Cette annonce qui devrait tomber en fin de matinée confirmera des inquiétudes dont Blick s’était fait l’écho au mois de mai dernier. Dans un long entretien, Vincent Kaufmann, professeur de sociologie urbaine et d’analyse des mobilités à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), estimait sur nos plateformes que, avant 2037, on n’en verrait pas la couleur du projet évalué à 1,6 milliard de francs.
Deux autres experts contactés par nos soins — qui souhaitaient rester anonymes — appuyaient cette analyse et allaient même plus loin. Visiblement à raison.
Communication prévue aujourd’hui
Interrogés ce printemps, les CFF refusaient la comparaison avec le fiasco de la gare de Lausanne. «Les deux projets de gares de Lausanne et Genève n’ont rien en commun, nous affirmait dans un e-mail Frédéric Revaz, porte-parole. À Lausanne, les CFF reprennent le projet pour rendre la gare plus capacitaire, ce qui implique un retard de quatre ans. À Genève, le projet de gare souterraine suit son cours comme prévu selon le planning déterminé avec les commanditaires (Ville, Canton, l’Office fédéral des transports (OFT).»
Pas selon cet observateur avisé, qui estime que le lien entre les deux chantiers est «évident». Contacté ce mardi matin, Frédéric Revaz «ne peut pas nous confirmer» nos informations. Il concède cependant qu’une communication conjointe entre l’OFT, la Ville de Genève, le Canton de Genève et les CFF «est prévue aujourd’hui».