C'était LE bijoutier des stars à Gstaad: Liz Taylor (1932-2011), Roger Moore (1927-2017) et même une princesse sont passés entre ses mains. Mais celui qui était le bijoutier phare de cette station de montagne pour célébrités est aujourd'hui en détention provisoire. C'est en février dernier que son destin bascule, lorsqu'il est arrêté par des policiers devant son chalet avec un mandat de perquisition, rapporte «Der Bund».
On reproche au bijoutier de Gstaad d'avoir abusé de crédits Covid d'une valeur d'un million de francs. Pendant la pandémie, la Confédération a soutenu de nombreuses entreprises à hauteur de 17 milliards de francs afin de surmonter des difficultés financières. Et c'est précisément ce dont le bijoutier aurait profité. Dans ce cas-là, il s'agit d'escroquerie, de falsification de documents et de gestion déloyale.
Le bijoutier star n'a plus que 11'000 francs
L'homme aurait demandé un million de francs au total pendant la pandémie de l'été 2020 pour ses deux sociétés – crédit qu'il a effectivement reçu. Cette somme élevée se justifiait par son énorme chiffre d'affaires réalisé avant la pandémie. Il aurait déclaré qu'il gagnait jusqu'à six millions de francs par année.
Un gros mensonge, selon le Ministère public. Car selon les autorités, l'homme n'a pas utilisé l'argent de ce crédit pour ses entreprises, mais à des fins privées. Il a probablement placé cet argent dans son chalet. Il ne reste aujourd'hui plus grand-chose du million du crédit accordé. Selon ses propres dires, le bijoutier des stars n'aurait plus d'argent: il ne lui resterait plus que 11'000 francs sur son compte.
290 millions de francs de dommage total
A l'époque de la pandémie, demander des crédits Covid n'était pas si sorcier – une aubaine pour les escrocs. En dix minutes, les entrepreneurs pouvaient déposer une demande de crédit et demander jusqu'à un demi-million de francs au moyen d'un formulaire A4. Seules des informations sur l'entreprise et le chiffre d'affaires étaient requis.
Le bijoutier de Gstaad s'est fait coincer. Mais il est loin d'être le seul à avoir abusé des sous de l'État. Selon la «NZZ am Sonntag», 2500 cas sont recensés pour un préjudice total à hauteur de 290 millions de francs. Impossible pourtant de savoir si cet argent pourra être récupéré un jour.