Les escrocs utilisent l'identité des conseillers fédéraux
Elisabeth Baume-Schneider est victime d'une escroquerie inquiétante

Un courriel inquiétant circule actuellement dans certaines boîtes mail. Les récepteurs sont accusés de pédopornographie par... la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider en personne. Mais cette histoire n'est rien d'autre qu'une grosse escroquerie.
Publié: 15.12.2023 à 14:23 heures
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La conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider est au coeur d'une arnaque – malgré elle.
Photo: Philippe Rossier
Robin Bäni

Les arnaques se multiplient en Suisse depuis plusieurs mois. Que cela soit pour des logements de vacances, de livraisons de colis inexistants ou de messages WhatsApp truqués, les escrocs ne sont pas en manque d'inspiration. Les autorités compétences sont régulièrement prises à partie dans ce genre d'affaire. Les banques, la police ou même Interpol sont alors usurpées pour sous-tirer de l'argent aux victimes.

La nouvelle tendance en date? Utiliser les politiques pour intimider les proies. La conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider est actuellement au cœur d'une arnaque grave, dans laquelle sa signature conclut un mail accusant des citoyens suisses de pédopornographie.

Pornographie enfantine, pédophilie, cyberpornographie...

Le mail en question va droit au but. «Nous engageons (...) des poursuites judiciaires à votre encontre», peut-on lire dans le premier paragraphe. Les accusations sont extrêmement graves: «pornographie enfantine, pédophilie, exhibitionnisme, cyberpornographie».

Le destinataire du courriel est invité à se justifier dans les 48 heures en réponse à ses incriminations. S'il venait à manquer à son devoir, il est écrit que le tribunal sera saisi et un mandat d'arrêt émis à son encontre, entraînant une arrestation immédiate. Le mail mentionne également le risque d'être inscrit au registre national des délinquants sexuels, sans oublier le communiqué concernant le dossier adressé aux médias.

Le logo du Centre national de cybersécurité (NCSC) est apposé en tête de l'effrayant mail. Plus crédible encore: ce dernier est signé par la ministre de la Justice Elisabeth Baume-Schneider en personne.

Les escrocs veulent faire du chantage

Ces arnaques d'usurpation d'identité circulent depuis des mois. On les appelle «attaque par phishing» ou «harponnage». La police suisse parle de «pêche aux données personnelles» pour décrire le phénomène. Les criminels usurpent ces informations personnelles pour se faire passer pour des personnes de confiance. Le but des escrocs? Accéder à vos données personnelles.

En ouvrant un lien piégé ou en téléchargeant des pièces jointes, les récepteurs des messages risquent d'installer un logiciel malveillant. Si un mail vous paraît douteux, ne l'ouvrez pas. Ne répondez pas non plus aux expéditeurs. Les escrocs pourraient vite vous catégoriser comme une victime facile – et continuer à vous faire chanter. La meilleure option reste de supprimer le mail et de bloquer l'adresse de messagerie de l'émetteur.

Comment démasquer les faux des vrais mails?

Les mails de «phishing» ont souvent une apparence de mail tout à fait ordinaire. Mais quelques défauts les démasquent. Dans l'affaire Baume-Schneider, un indice met la puce à l'oreille. Le Centre national de cybersécurité de la Suisse, qui est indiqué comme expéditeur, ne dépend pas de la conseillère fédérale jurassienne, mais de la ministre de la Défense Viola Amherd. De plus, l'e-mail contient de nombreuses fautes d'orthographe qui trahissent son caractère mensonger.

L'Office fédéral de la police (Fedpol) met en garde contre ces mails frauduleux. D'autres courriels seraient également envoyés au nom de la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter ou de la directrice de Fedpol Nicoletta della Valle. L'autorité demande à toutes les victimes de signaler de tels courriels au NCSC

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