Le parquet de Besançon a requis le placement en détention provisoire de cet ancien transporteur routier de 40 ans.
Interpellé samedi soir après s'être présenté de lui-même au poste de police municipale de Carnon (Hérault), «il a admis être à l'origine des coups ayant entraîné la mort de cette femme», a indiqué le procureur Etienne Manteaux lors d'une conférence de presse.
D'après ses explications, le couple était attablé le soir du 18 août, lorsqu'il aurait poussé sa compagne avant de lui frapper violemment la tête sur le sol. Selon l'autopsie, la victime est morte de «plusieurs fractures importantes au niveau du crâne» après une phase «d'agonie».
Un «moment de colère»
«Il reste assez confus sur ses motivations» mais son acte pourrait «avoir un lien avec la volonté (de sa compagne) de se séparer de lui», a expliqué Etienne Manteaux.
L'homme a également confié aux gendarmes de la section de recherches de Besançon, chargée de l'enquête, qu'il avait eu «le projet de la démembrer, avant de renoncer».
Il avait laissé deux messages chez la victime avant de partir, écrivant notamment avoir «enlevé la vie de (s)a conjointe sur un moment de colère». «Je m'en vais donc, je ne mérite aucun sacrifice, sauf de mourir en lâche, adieu ma Sisi», signé «Guitou».
Vendredi, les pompiers avaient découvert le corps en état de décomposition de la factrice, le torse dénudé, dans sa grange à Alièze.
Sa cheffe à La Poste avait signalé sa disparition. Une semaine auparavant, le suspect lui avait envoyé trois SMS avec le téléphone de sa compagne pour justifier l'absence de celle-ci au travail.
Déjà mis en cause par le passé
«Impulsif» sous l'emprise de l'alcool, le mis en cause a été condamné par le passé pour avoir violemment poussé et blessé une ancienne compagne, ainsi que pour des faits de conduite en état d'ivresse et d'atteintes aux biens.
Selon les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur, 122 femmes ont été victimes de féminicides en 2021, un nombre en hausse de 20% par rapport à 2020.
Comptabilisant la mort de cette dernière victime, le collectif «Féminicides par compagnons ou ex», qui les recense de son côté, a déjà dénombré 75 féminicides pour l'année en cours.
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(AFP)