A l'heure de pointe, sur une place où se trouvent de nombreux arrêts de bus et de tram, une banderole rouge avec l'inscription «On te croit, on te soutient» était tendue. «Tu n'es pas responsable», «Tu n'as pas dit oui», «Morte malgré les appels à l'aide», «Sans statut, elle n'ose pas porter plainte» ou encore «Tuée par son mari», pouvait-on lire sur des pancartes.
Une sirène a retenti et une femme, munie d'un mégaphone, a lu les pancartes. L'une après l'autre, les participantes à la performance, vêtues d'un gilet violet, sont tombées au sol, où leur silhouette a été dessinée à la craie.
25 féminicides en Suisse
A ce jour, 25 femmes en Suisse ont été tuées par leur conjoint depuis le début de l'année. Une femme perd ainsi la vie toutes les deux semaines et demie, a rappelé une oratrice. «A Genève, la police recense deux signalements par jour pour des conflits familiaux et des violences conjugales», a-t-elle indiqué.
Mais les féminicides ne représentent que la pointe de l'iceberg. Le Collectif de la grève féministe rappelle que les violences patriarcales comprennent les insultes, les humiliations, le contrôle, le harcèlement, les abus psychologiques et les violences physiques. «Le patriarcat tue et viole chaque jour», a déclaré une de ses membres.
Plusieurs femmes ont pris la parole pour fustiger l'absence de moyens pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles ainsi que le manque de formation des professionnels de la police, de la justice, de la santé et de l'enseignement. Elles ont appelé à une véritable politique de prévention.
L'action s'est terminée sur une performance d'une dizaine de jeunes femmes, torse nu et voile sur la tête, dénonçant le fait que des femmes sont tuées parce qu'elles sont femmes. Aspergées d'un liquide rouge, symbolisant du sang, elles sont tombées sur le sol. Après un long silence, elles se sont relevées pour scander: «Justice complice!».
(ATS)