Bientôt une fusion avec le Centre?
Les Vert'libéraux ne veulent «pas se faire avaler»

Un membre éminent des Vert'libéraux propose à son parti de fusionner avec le Centre. Cela permettrait à une nouvelle force centriste d'avoir deux conseillers fédéraux. Une idée qui a ses avantages mais qui ne séduit pas forcément.
Publié: 12.12.2023 à 11:52 heures
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Dernière mise à jour: 12.12.2023 à 13:13 heures
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Le président des Vert'libéraux Jürg Grossen, Georges Kern a le droit de penser à une fusion, étant donné son engagement économique.
Photo: keystone-sda.ch
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Tobias Ochsenbein et Sophie Reinhardt

Le parti du Centre et les vert'libéraux devraient fusionner. C'est du moins l'idée radicale que Georges Kern, patron du groupe horloger Breitling et membre du comité directeur du PVL zurichois, a lancé lundi dans une interview accordée au «Tages-Anzeiger».

L'homme estime qu'une telle mesure pourrait donner naissance à une force politique solide au centre, ce qui légitimerait également deux sièges au Conseil fédéral. Si l'on additionne les parts d'électeurs du Centre et des Vert'libéraux, le résultat pourrait effectivement venir chatouiller les narines du PS. Cette perspective fait discrètement rêver les représentants du centre. 

Quel profil pour ce nouveau parti?

Au-delà de la question du pouvoir, quel serait vraiment l'intérêt d'une telle union? Pour Georges Kern, les deux partis sont compatibles sur le plan culturel et leurs programmes se complètent. Certes, mais les Vert'libéraux sont toutefois plus à gauche que le Centre sur les questions environnementales et sociopolitiques. De plus, les deux partis ne sont pas toujours sur la même longueur d'onde en matière de politique agricole et des transports.

Georges Kern est l'origine d'une idée de fusion.
Photo: IMAGO/TheNews2

Quel profil dresser alors à ce nouveau parti dans ces conditions? Même en matière de politique économique et financière, où les deux camps sont similaires, les différences se cachent dans les détails. Les Vert'libéraux se battent par exemple depuis longtemps pour l'imposition individuelle, alors que le Centre s'y oppose fermement.

Les Vert'libéraux pas franchement intéressés

Ajoutons à cela que le PVL est un jeune parti qui n'a même pas 20 ans. Avec une fusion, il serait tout simplement avalé par le Centre, dont l'histoire remonte à plus de 100 ans. Au sein des Vert'libéraux, l'idée n'est pas particulièrement bien accueillie. Nombreux sont ceux qui s'agacent qu'une personnalité issue du parti propose sa dissolution. 

Le chef des Vert'libéraux Jürg Grossen se montre toutefois diplomate: «En tant que représentant de l'économie, c'est son droit de penser ainsi.» Le président du parti se montre satisfait qu'il y ait aussi des représentants économiques forts et modernes au sein de ses rangs. Toutefois, «nous ne nous laisserons certainement pas avaler», prévient-il. Jürg Grossen estime que son parti travaille «bien» avec le Centre. Le point commun entre les deux forces politiques? Une vision orientée vers les solutions. «Mais le PVL est un parti centriste progressiste alors que le Centre est un parti conservateur», nuance-t-il. 

Entre besoin de collaborer et marge de progression

De son côté, le président du centre Gerhard Pfister souligne qu'il existe à nouveau un centre politique fort à côté des pôles de gauche et de droite depuis les dernières élections. Il ne veut pas s'exprimer sur une éventuelle fusion. Le Centre balaie, du moins publiquement, tout projet de ce genre. Le chef du groupe parlementaire du centre, Philipp Matthias Bregy, se contente quant à lui de déclarer: «Les déclarations de Georges Kern montrent avant tout une chose: les milieux économiques ont réalisé qu'un centre fort est indispensable.» Un manière de lui tendre la main?

Mais la marge de progression est encore large. Preuve en est le cas de la nouvelle conseillère aux États zurichoise des Vert'libéraux Tiana Angelina Moser. Elle souhaitait rejoindre le groupe du centre, mais s'est fait rembarrer. Elle a donc rejoint le groupe des Vert-e-s. Le prochain test d'affinité aura lieu ce mercredi. Les Verts libéraux observeront alors de près si leur candidat à la chancellerie fédérale Viktor Rossi est soutenu par le Centre.

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