Ce mercredi 13 décembre, la course au Conseil fédéral livrera enfin son verdict. Nous saurons qui succédera à Alain Berset au gouvernement. Comment cela va-t-il se dérouler? Blick résume les principaux points de cette journée particulière, pour être certain de ne rien rater.
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Qui sera réélu en premier au Conseil fédéral mercredi?
Les sièges seront attribués en fonction de l'ancienneté au sein du collège. Ce mercredi, le siège de Guy Parmelin (élu en 2015) sera donc attribué en premier. Suivront ensuite, dans l'ordre, les sièges d'Ignazio Cassis (2017), Viola Amherd (2018), Karin Keller-Sutter (2018), Albert Rösti (2022) et Elisabeth Baume-Schneider (2022). En dernier lieu, le successeur d'Alain Berset (élu en 2011) sera connu. L'élection débutera déjà à 8h00.
Pourquoi l'ordre est-il important?
Au-delà des frontières partisanes, les parlementaires s'assurent volontiers entre-eux de ne pas révoquer l'un ou l'autre membre du gouvernement. Mais une fois qu'un parti a pu assurer la réélection de son conseiller fédéral, une tactique secrète peut tout à fait se mettre en place, puisqu'il n'y a plus à craindre de retour de bâton. Guy Parmelin peut donc dormir sur ses deux oreilles puisqu'il sera le premier à être réélu et que son siège n'est pas remis en jeu.
Quelles sont les conditions pour être élu?
Une personne est élue lorsque son nom figure sur plus de la moitié des bulletins valables (majorité absolue). Les bulletins blancs et nuls ne sont pas comptabilisés. Si une telle issue ne se produit pas au premier tour, on procède alors à autant de tours de scrutin que nécessaire (non, la formule n'est pas de Berset) pour qu'une personne obtienne la majorité absolue.
Toute personne ayant obtenu moins de dix voix après deux tours de scrutin est éliminée. À partir du troisième tour, seules les personnes qui ont déjà obtenu des voix lors des deux premiers tours peuvent en obtenir à nouveau. En outre, à partir du troisième tour, le candidat ayant obtenu le moins de voix est éliminé. Il en va de même pour tous les autres tours de scrutin.
Ce système peut parfois prendre du temps: Le PDC Joseph Deiss n'a été élu qu'au sixième tour en 1999, tout comme l'ancien UDC Samuel Schmid en 2000.
Quelles sont les chances qu'un candidat sortant soit destitué?
Pour mettre un peu de piment dans le jeu, nombreux sont ceux qui attendent des bruits de couloir évoquant une éventuelle destitution. Mais ce cas de figure est très rare. Depuis 1848, seuls quatre membres du Conseil fédéral n'ont pas été réélus: Ulrich Ochsenbein en 1854, Jean-Jacques Challet Venel en 1872, Ruth Metzler en 2003 et Christoph Blocher en 2007.
Pourtant, le PLR craint cette année un complot contre son conseiller fédéral Ignazio Cassis. Si tel est le cas, le parti du Centre n'y prendra pas part, lui qui a toujours assuré qu'il ne renverserait pas un conseiller fédéral en fonction. La conseillère aux Etats st-galloise Esther Friedli du Centre a aussi déclaré au «Tagesanzeiger» qu'il n'était «pas temps de jouer». Pour elle, il faut de la stabilité au sein du gouvernement, un avis qui doit réunir bon nombre de parlementaires sous la Coupole.
Qui est susceptible de succéder à Berset?
En théorie, toute Suissesse ou tout Suisse ayant le droit de vote peut être élu au Conseil fédéral. Il n'est pas nécessaire d'être candidat ou membre du Parlement au préalable.
Mais dans les faits, le ticket présenté par le PS est évidemment le grand favori. Les socialistes y ont placé deux hommes: Beat Jans (59 ans) et Jon Pult (39 ans). Officiellement, il ne s'agit toutefois que de recommandations. Pour remplacer Alain Berset, il est également possible d'élire des personnes qui n'ont pas été placées sur le ticket. Le conseiller aux Etats zurichois Daniel Jositsch (58 ans), apprécié surtout par la frange la plus à droite du PS, et l'ancien chef de groupe du PS Roger Nordmann (50 ans) ainsi que la conseillère d'Etat bernoise Evi Allemann se sont portés candidats, mais ils n'ont pas eu les faveurs de leur parti pour figurer sur le ticket.
Qui élit le Conseil fédéral?
L'Assemblée fédérale réunie, c'est-à-dire les 246 membres du Conseil des Etats et du Conseil national élus par le peuple. Pour ce jour spécial, ils siègent exceptionnellement ensemble dans la salle du Conseil national. L'élection se déroule à bulletin secret, impossible donc de savoir par la suite qui a voté pour qui.
Que se passe-t-il lors de la nuit des longs couteaux?
La nuit précédant l'élection du Conseil fédéral est communément appelée la nuit des longs couteaux. Le mythe veut que ce soir-là, des intrigues soient orchestrées et des candidats secrets désignés au dernier moment. La seule certitude est le nombre de boissons coûteuses commandées au bar de l'hôtel Bellevue de Berne.
Jusqu'à la dernière minute, le candidat des Vert-e-s, Andrey Gerhard (47 ans), tentera de se faire des amis pour s'attirer des voix. Le succès de son attaque contre le siège du PLR est toutefois jugé peu probable. Lors de la nuit des longs couteaux, de nombreux regards seront certainement tournés vers Daniel Jositsch, qui souhaite ardemment et depuis longtemps devenir conseiller fédéral.
Que se passe-t-il après l'élection?
Lorsqu'un membre du Conseil fédéral vient d'être élu, il doit déclarer devant l'Assemblée fédérale réunie qu'il s'engage à honorer la tâche qui lui est confiée.
Si une nouvelle personne accède au Conseil fédéral, il faut déterminer quel département lui sera attribué. L'ensemble du Conseil fédéral se concerte et répartit lui-même les départements. Le principe d'ancienneté s'applique: les conseillers fédéraux les plus anciens expriment leur souhait en premier, les nouveaux venus en dernier.