Parfois, il ne faut pas trop réfléchir pour comprendre une situation. Mardi soir, après la défaite à Rapperswil, le préposé aux médias a demandé aux journalistes quels joueurs ils souhaitent interviewer. Longue hésitation. Qui pourrait venir devant nous pour assumer cette cacophonie? Il faut un leader. Un homme fort du vestiaire. Joel Genazzi? Le pauvre est de toutes les défaites. Ce serait, pour une fois, une idée de prendre quelqu'un d'autre. Mais qui? De l'extérieur, personne ne semble suffisamment légitime pour endosser cette responsabilité de prendre la parole.
Et si, finalement, ce n'était pas révélateur de ce qu'est cette équipe du Lausanne HC? Un vestiaire duquel aucune révolte ne semble pouvoir émerger. Et si, au moment de chercher un homme fort dans son vestiaire, John Fust se retrouvait avec la même hésitation qu'un journaliste cherchant un joueur pour les interviews?
Car si ce n'était pas déjà clair pour tout le monde ou presque, cette dernière place vient mettre un terme aux hésitations: oui, le Lausanne HC est construit totalement à l'envers. Et même si ce 14e rang n'est pas représentatif du niveau des individualités vaudoises, il a le mérite de mettre en lumière les dysfonctionnements criards évoqués - notamment par Blick - depuis désormais deux ans.
Au moment de toucher le fond de la piscine (et celle de la Vaudoise aréna est magnifique), il y a deux options: 1. Se noyer. 2. Mettre une belle impulsion pour remonter à la surface. Problème? Petr Svoboda patauge depuis qu'il est en poste. L'ancienne gloire tchèque a fait illusion auprès du grand public par le clinquant de son nom. Mais dans les faits, le Lausanne HC a subi une terrible régression vers la médiocrité.
Sous sa direction, le contingent suisse a cruellement faibli. Les Joel Vermin, Christoph Bertschy, Tyler Moy ou encore Josh Jooris sont tous partis de la Vaudoise aréna et n'ont pas été qualitativement remplacés. Financièrement par contre, ils l'ont été. Et comment! C'est d'ailleurs un des soucis majeurs à Lausanne. Les joueurs n'y viennent plus pour l'environnement de travail, la ferveur du public ou la qualité des infrastructures. Trois atouts du passé.
Arrosage automatique
En trois saisons, Petr Svoboda a tout mis à terre. Et redresser la barre ne sera pas une mince affaire. Michael Hügli, engagé cet été, était surnuméraire mardi soir. Son début de saison? Une immense déception. Il a un contrat jusqu'en 2027 qui défie absolument toute logique. Un an plus tôt, le bail entre le LHC et Ronalds Kenins se terminera. L'attaquant n'a plus aucun impact sur le jeu vaudois, mais est l'un des premiers joueurs que le Directeur des opérations hockey a arrosé après son arrivée. Sa gestion à la petite semaine (à la petite journée?) depuis son arrivée se paie cash aujourd'hui.
C'est simple: hormis les deux gardiens de soutien, Viktor Östlund et Tobias Stephan, seul Emilijus Krakauskas voit son contrat se terminer l'été prochain. Alors bien sûr, il n'est jamais trop tard pour retirer la gestion sportive à Petr Svoboda et engager quelqu'un de compétent (qui?). Il n'est jamais trop tard pour tenter de limiter l'omniprésence du dirigeant à tous les étages de la pyramide. Mais dans les faits, les dégâts de son passage à la Vaudoise aréna auront des conséquences à très long terme. Et c'est probablement ça le plus grave souci, actuellement, à Lausanne.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | Lausanne HC | 31 | 12 | 59 | |
2 | ZSC Lions | 28 | 31 | 58 | |
3 | HC Davos | 32 | 25 | 58 | |
4 | SC Berne | 31 | 18 | 55 | |
5 | EHC Kloten | 32 | -1 | 54 | |
6 | EV Zoug | 30 | 20 | 49 | |
7 | SCL Tigers | 30 | 4 | 44 | |
8 | EHC Bienne | 30 | 2 | 42 | |
9 | Rapperswil-Jona Lakers | 32 | -11 | 42 | |
10 | HC Ambri-Piotta | 31 | -18 | 41 | |
11 | HC Fribourg-Gottéron | 31 | -12 | 39 | |
12 | Genève-Servette HC | 28 | -3 | 36 | |
13 | HC Lugano | 30 | -23 | 36 | |
14 | HC Ajoie | 30 | -44 | 26 |