«Ignorance, arrogance, ingérence: Petr assume tes erreurs.» À la dixième minute de la rencontre entre Lausanne et Davos, la «Section Ouest» a fait part de son mécontentement après un début de saison raté de son LHC. Il suffisait de trainer aux alentours de la Vaudoise aréna pour se rendre compte que le noyau dur du virage n'était pas seul de cet avis. Bien au contraire, d'ailleurs.
Sur l'esplanade devant la Vaudoise aréna, plusieurs groupes de fans attendaient la confrontation face à Davos avec impatience. «On est là parce qu'on a l'abonnement, rigole ce supporter, fan du club «depuis Montchoisi». Mais honnêtement, nous ne nous identifions plus à ce Lausanne HC. Ses valeurs ne sont plus les nôtres.» Son voisin de table ne peut qu'acquiescer: «si vous regardez cette magnifique patinoire, il y a tout pour bien faire. Les gens n'attendent que ça.»
«On ne se reconnaît plus»
Alors pourquoi cela ne fonctionne-t-il pas? Un passage en places assises suffi à comprendre le problème. «Une déconnexion entre les fans et le directoire, nous glisse Julien, abonné depuis de nombreuses années. Lausanne est un club populaire. Ce sont les fans qui le font vivre. Et depuis l'arrivée dans cette nouvelle patinoire, on ne se reconnaît plus»
Et la banderole de la dixième minute a confirmé l'impression générale. La direction de Petr Svoboda peine à convaincre. Le Tchèque est arrivé au Lausanne HC et, depuis, son bilan est famélique pour ne pas dire plus. Sous sa gérance, la formation de la Vaudoise aréna a viré plus de coachs (2) que remporté de match de play-off (1). Et l'impression de stagnation - voire de régression - prédomine clairement avec une formation pourtant parmi les plus chères de la Ligue.
Frustration à tous les niveaux
La frustration sur le parvis mêlée à celle dans les gradins a dégouliné sur la glace puisque le Lausanne HC a, une nouvelle fois, peiné à garder ses nerfs. Il y a eu le coup de coude de Joel Genazzi puis les multiples accrochages inutiles. Bref, les Vaudois patinent avec la peur collée aux lames et cela se voit. Au final, le LHC a concédé sa quatrième défaite de rang malgré un retour en fin de match.
Mais, en ce 22 octobre, quelque chose semble s'être cassé. Les spectateurs attentifs ont même observé une discussion musclée entre deux hauts gradés dans les loges VIP après la première période. S'il fallait - encore - un argument pour se rendre compte que le LHC est au bord de la crise de nerfs, il n'y a pas besoin de chercher plus loin. Une question - taboue il y a seulement deux mois - peut décemment se poser aujourd'hui: Et si nous nous trouvions plus proche de la fin du «règne» de Petr Svoboda que de son début?