Comme une sale impression de déjà-vu. Comme dimanche, Lausanne a trouvé un moyen de perdre après avoir pourtant compté trois buts d’avance. Après Zurich, c’est au tour de Rapperswil de profiter de l’état mental catastrophique qui règne sous les casques vaudois. Au terme de la rencontre, tout le monde paraissait sonné. John Fust le premier. Le coach du LHC a mis longtemps avant de sortir de son vestiaire. «Nous devions parler», nous a-t-il précisé pour excuser l’attente.
Mais que pouvait-il bien dire après un déroulé aussi étrange? Après tout, son équipe menait 1-4 après 20 bonnes premières minutes avant que tout ne s’effondre. Au moment de l’interview, il a peiné à cacher sa déception. Retranscription «dans les conditions du direct», avec le tutoiement de rigueur en zone mixte.
John, après un tel match, il est difficile de trouver une question intelligente à poser. Quelle est ton analyse?
Je vais utiliser les 3 heures de retour en car pour réfléchir à ce qui vient de se passer parce que c’est un match difficile à analyser. Nous avons effectué une excellente première période. Encore mieux que ce que nous espérions. Et puis Punnenovs sort (lire ci-dessous) et cela change le match. Je ne blâme pas Tobias (ndlr Stephan, son remplaçant), mais cette blessure change tout. Nous avons ensuite montré une fragilité qui n’était pas présente auparavant. Certains joueurs ne sont pas capables de gérer certaines situations. Lorsque tu as certains joueurs qui terminent avec un bilan de -3 ou -4 (ndlr Richard Panik et Robin Kovacs), le coaching staff doit se poser des questions avant le match de vendredi contre Berne. Peu importe ton nom, une telle performance est inacceptable.
Après 20 minutes, Ivars Punnenovs a été contraint de jeter l'éponge. Contrairement à sa précédente blessure aux adducteurs, le gardien letton à licence suisse souffrait d'un autre problème. «Mais je ne peux pas spéculer en ce moment, précise John Fust. Le seul point, c'est qu'il n'était pas en mesure de continuer le match, car il ne se sentait pas bien. Pour le reste, nous verrons à notre retour à Lausanne.»
Après 20 minutes, Ivars Punnenovs a été contraint de jeter l'éponge. Contrairement à sa précédente blessure aux adducteurs, le gardien letton à licence suisse souffrait d'un autre problème. «Mais je ne peux pas spéculer en ce moment, précise John Fust. Le seul point, c'est qu'il n'était pas en mesure de continuer le match, car il ne se sentait pas bien. Pour le reste, nous verrons à notre retour à Lausanne.»
Revivre le même scénario que dimanche à Zurich, c’est fou non?
Nous avons clairement un problème mental. Que puis-je faire? Je n’ai pas 3 temps morts à ma disposition. Changer le gardien n’était plus une option. Dans le vestiaire, les bons mots ont été dits par tout le monde. Mais sur la glace, on ne peut plus se cacher. Il y a des joueurs qui décident de ne pas faire ce qu’ils doivent faire pour gagner. Encore une fois, c’est inacceptable de jouer de la sorte à 5 contre 5 comme ça. Je vais prendre le temps d’étudier la vidéo pour confirmer mon analyse. Mais je peux vous garantir que ça va brasser dans le vestiaire. On ne peut pas continuer comme ça.
Habituellement, tu es très protecteur avec tes joueurs. C’est la première fois que je te vois autant agacé. Je me trompe?
Je suis déçu. J’ai conscience que tout commence et se termine par moi. Je prends ma part de responsabilité. Mais des joueurs qui disent les bons mots et font totalement autre chose sur la glace, c’est un gros problème que nous devons régler. Dans la situation dans laquelle nous nous trouvons, on ne peut pas avoir un maillon faible. Et j’en reviens à mon message d’avant. Si tu termines un match capital comme celui-ci avec un différentiel de -3, c'est que tu n’as pas fait ton job.
On peut vraiment s’arrêter à la blessure de Punnenovs pour tout expliquer?
Ce n’est jamais une seule chose qui explique une défaite. Mais c’est un fait que c’est le facteur déclencheur. Mais lorsque tu encaisses trois buts au second poteau, ce n’est pas la faute du gardien.
Comment expliquer ce 2e tiers raté?
Nous avons un gros problème de gestion mentale. Ce soir, c’était très difficile. Nous devons être capables de gérer psychologiquement des circonstances défavorables. Même si notre gardien se blesse, même si nous prenons des pénalités, même si nous encaissons de mauvais buts, nous devons pouvoir le gérer. Mais le mental est clairement notre point faible. Aujourd’hui, j’ai l’impression que des décisions difficiles devront être prises au moment d’inscrire un line-up pour le match de vendredi. À un moment, certains devront décider quel visage ils veulent avoir. Celui du premier tiers ou celui du reste du match? Je dois assumer et aller avec les joueurs qui peuvent jouer 60 minutes correctement.
Lausanne est dernier. Tu espères que cela va provoquer quelque chose dans ton vestiaire?
Si nous ne sommes pas touchés par cette situation, c’est grave. Nous avons devant nous un gros challenge. C’est dans de telles circonstances que le caractère et la passion de chacun doivent se révéler. Je l’ai dit aux joueurs. C’est aujourd’hui que l’on voit qui est qui. Nous verrons le vrai caractère des gars.