La Suisse joue une grande partie de son avenir mondial, ce mardi soir contre l’Italie à Thoune (17h45). Les plus pessimistes peuvent se rassurer. «Le monde ne s’arrêtera pas de tourner» si la Nati féminine ne parvient pas à se qualifier pour la Coupe du monde en Australie et en Nouvelle-Zélande 2023, selon Tatjana Hänni, responsable du football féminin à l’Association suisse de Football (ASF). Cette dernière pondère l’importance des qualifications aux grands tournois, qui représentent une vitrine, un gain d’image plutôt qu’une finalité obligatoire.
Vingt fois plus d’argent pour les hommes
Exit aussi le fantasme d’une pluie de billets qui tomberait dans les comptes de l’ASF en cas de résultat positif face à l’Italie mardi. Au mieux, les deniers récoltés permettront de dégager un petit bénéfice. «La contribution versée par la FIFA en cas de participation nous permet uniquement de couvrir nos frais», indique Tatjana Hänni. Les primes versées pour la Coupe du monde masculine au Qatar cet automne vont atteindre 440 millions de dollars. C’est sept ou huit fois moins chez les dames. Une différence abyssale qui se creuse encore pour les championnats d’Europe où les équipes masculines touchent environ vingt fois plus que leurs collègues.
Ces maigres revenus ne changent pas la volonté d’investir dans le domaine en Suisse. L’équipe nationale avait échoué à se qualifier pour la Coupe du Monde 2019 en France. Pourtant, cette défaite en barrages (face aux Pays-Bas, future finaliste de l’épreuve) n’avait pas constitué un frein au développement de la pratique dans le pays. Depuis quatre ans, il n’y a jamais eu autant d’investissements réalisés dans le football féminin. Mais ces efforts doivent se poursuivre sur le long terme pour rattraper un retard accumulé sur le plan de la logistique, de la formation, ou du budget.
Égalité des chances
Les montants alloués aux équipes féminines d’élite (équipes A, M21, M19, etc.) deviennent de plus en plus conséquents. Mais pour Tatjana Hänni, le bât blesse au niveau de la formation dans les clubs. «Il y a beaucoup plus d’investissements dans les équipes masculines. Un jeune joueur n’a pas les mêmes chances de réussite qu’une jeune joueuse», relève-t-elle.
Cela dit, les footballeuses en herbe peuvent rêver d’un avenir plus égalitaire. L’ASF s’est restructurée il y a deux ans. Un département inédit a été dédié au football féminin, pour répondre à ses problématiques spécifiques, avec à sa tête Tatjana Hänni. C’est la première femme au sein de l’instance avec autant de responsabilité. De plus, le développement du football féminin a été placé en deuxième position dans les cinq priorités de l’instance.
Candidate à l’Euro 2025
Ce changement de stratégie a déjà porté ses fruits, puisque les footballeuses se sont déjà qualifiées pour l’Euro 2022. La Suisse s’est même positionnée pour accueillir le prochain championnat d’Europe en 2025. Décision en décembre prochain. Si le pays est alors désigné, l’ASF aura deux ans et demi pour mettre en lumière le football féminin. Une réelle aubaine! L’organisation d’un tel tournoi «permettra de gagner plusieurs années de développement» selon Tatjana Hänni.
Cet article a été réalisé par des étudiants de l'Académie du journalisme et des médias (AJM) de Neuchâtel. Ces derniers sont allés à la rencontre de l'équipe de Suisse durant leur préparation dans la région zurichoise. Un atelier organisé par Ugo Curty, notre journaliste spécialiste football.
Les productions des étudiants de l'AJM avant la «finale» contre l'Italie:
- Une qualification pour le Mondial féminin couvre à peine les frais
- Pourquoi la Nati chasse-t-elle le (gazon) naturel?
- Nils Nielsen, l'entraîneur philosophe à la tête de la Nati
- Un record d'affluence pour l'équipe de Suisse ce soir?
- Les Suissesses se font une place dans la cour des grandes
- La Suisse compte sur ses revenantes contre l'Italie
- La double vie des footballeuses de l'équipe de Suisse
- Nati féminine: en vingt ans, peu de changement
Cet article a été réalisé par des étudiants de l'Académie du journalisme et des médias (AJM) de Neuchâtel. Ces derniers sont allés à la rencontre de l'équipe de Suisse durant leur préparation dans la région zurichoise. Un atelier organisé par Ugo Curty, notre journaliste spécialiste football.
Les productions des étudiants de l'AJM avant la «finale» contre l'Italie:
- Une qualification pour le Mondial féminin couvre à peine les frais
- Pourquoi la Nati chasse-t-elle le (gazon) naturel?
- Nils Nielsen, l'entraîneur philosophe à la tête de la Nati
- Un record d'affluence pour l'équipe de Suisse ce soir?
- Les Suissesses se font une place dans la cour des grandes
- La Suisse compte sur ses revenantes contre l'Italie
- La double vie des footballeuses de l'équipe de Suisse
- Nati féminine: en vingt ans, peu de changement